Nima, la nouvelle intelligence artificielle qui évalue la qualité esthétique de vos photos

Nima, la nouvelle intelligence artificielle qui évalue la qualité esthétique de vos photos

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Par Konbini

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Elle est signée Google. Et elle juge vos photos.

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La création d’intelligences artificielles liées aux images n’en finit plus. Récemment, on vous a parlé de celle qui permettait de changer le temps qu’il fait sur vos photos, de celle qui pouvait les dépixéliser et d’une autre qui aidera les agents de la police britannique à lutter contre la pédopornographie (même si cette dernière n’est pas au point : elle confond encore des images de désert avec des photos de nus).

En décembre dernier, Google a présenté sa nouvelle intelligence artificielle capable d’évaluer la qualité esthétique et technique d’une photo. Elle répond au doux nom de Nima : Neural Image Assessment. Selon les ingénieurs, les intelligences artificielles ont toujours su reconnaître des détails techniques comme les flous, le bruit numérique, et les artefacts de compression, et un logiciel de ce type, qui pourrait interpréter des valeurs esthétiques et plus subjectives liées aux émotions et à une certaine conception du Beau, méritait d’être créé : “L’évaluation de la qualité et l’esthétique d’une image a toujours été un problème dans le traitement de l’image et la vision des ordinateurs.”

L’évaluation a été développée de manière chiffrée : adieu les mentions “élevé” ou “faible”, très vagues, bonjour la réelle notation de 1 à 10 :

“Notre logiciel peut être utilisé non seulement pour noter les images de manière fiable et avec une haute corrélation avec la perception humaine, mais aussi pour optimiser diverses tâches subjectives comme la retouche photo, la minimisation des erreurs visuelles et l’amélioration de leur qualité visuelle qui mènera à un engagement plus fort des utilisateurs des réseaux sociaux qui verront vos photos”, expliquent les chercheurs.

Pour concevoir une telle précision et une telle “humanité” dans un logiciel, les développeurs se sont appuyés sur les perceptions et goûts esthétiques de 200 personnes, en leur demandant de juger telle ou telle photo, de les noter, etc. Ensuite, ils ont entraîné Nima à faire de même et à se référer aux caractéristiques données par ces personnes.

L’intelligence artificielle fait ensuite des suggestions pour améliorer la photo, la rendre de meilleure qualité en tout point, afin qu’elle récolte le plus de likes une fois partagée. Bien sûr, rien ne vaut une évaluation humaine plurielle et réelle. Elle peut en revanche être très utile si on veut trier les photos les plus intéressantes et se débarrasser automatiquement des photos ratées qui sommeillaient dans un gros dossier en vrac qu’on laissait traîner dans notre disque dur externe.

Pratique mais aussi risquée, la conception d’intelligences artificielles de ce genre ne prend pas en compte les partis pris artistiques et la créativité de chacun. On risque de voir apparaître, à la manière des images standardisées d’Instagram, une uniformisation de ce à quoi doit ressembler une image “parfaite”, et ce serait bien dommage. On se demande tout de même ce que Nima répondrait si on lui montrait une photo de Gregory Crewdson, Joel Meyerowitz ou Martin Parr