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Brice Portolano nous emmène au plus près des chevaliers d’Iran

Brice Portolano nous emmène au plus près des chevaliers d’Iran

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Anna and Ali chasing and shooting at another rider while playing Mogu, a traditionnal Korean game (also called Gigu (氣毬)) in which one person on horseback goes ahead dragging a ball made of bush clover and wrapped with animal.

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Il était une fois en Iran

“Ces montagnes sont mon royaume, à cheval je peux aller où je veux”, confie Ali, 43 ans, à Brice. Effectivement, cet ancien professeur d’art à l’université de Téhéran est sacré double champion du monde de tir à l’arc à cheval. Il a quitté la ville il y a quelques années pour s’entraîner au cœur de steppes désertiques qui surplombent Téhéran. Brice rapporte une remarque faite par Ali :

“Certains de mes proches n’ont pas compris mon besoin de partir, ils m’ont conseillé d’arrêter les arts martiaux pour me consacrer à un mode de vie plus classique.”

Même si ses proches n’ont pas compris son changement de vie, depuis qu’il a quitté la ville, Ali s’occupe de gérer des écuries appartenant à un homme d’affaires et qui abritent des chevaux mis en pension par de riches hommes de Téhéran. “Un peu comme on mettrait une voiture de sport dans un garage”, nous dit Brice Portolano. Du luxe, en un mot. Ali reçoit un jour un message de la part d’Anna, une étudiante en kiné de 21 ans, vivant à Helsinki :

“M. Ghoorchian, je viens de tomber sur des photos de vous pratiquant le tir à l’arc à cheval et j’aimerais apprendre vos techniques. Puis-je venir en Iran pour vous rendre visite ? Cordialement, Anna.”

En quelques semaines, Anna deviendra son élève la plus brillante. Il faut dire qu’elle était habituée à voyager à travers la Finlande pour faire chauffer son épée lors de compétitions d’archerie équestre. En Iran, c’est plus compliqué, elle doit chevaucher des pur-sang arabes “rapides et nerveux”, précise Brice, dans le seul but de remporter les championnats du monde de tir à l’arc à cheval qui auront lieu en Corée du Sud. Mais le temps est compté.” Il poursuit :

“L’archerie équestre est reconnue et soutenue par l’UNESCO, elle est pratiquée dans la région depuis plus de 3 000 ans, comme en témoignent des peintures rupestres du Lorestan, une région au sud de Téhéran. La discipline reste encore peu connue du grand public mais elle commence depuis quelques années à compter un nombre croissant d’adhérents en Asie et en Occident.”

Ali n’a que quelques mois pour tout inculquer à Anna. Et Brice a documenté l’entraînement intensif d’Anna avant sa participation aux championnats du monde de septembre 2016. Il décrit cette discipline comme étant “particulièrement dangereuse et riche en sensations fortes”, mais ses images solaires contrastent en ajoutant un peu de douceur à la violence. Elles donnent des allures de contes de fée aux destins de ces deux personnages.

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