Le drone, un nouvel outil pour photographier les zones de conflit

Le drone, un nouvel outil pour photographier les zones de conflit

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Par Lisa Miquet

Publié le

Un reporter explique comment l’usage du drone a ouvert le champ des possibles dans des zones difficiles d’accès.

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Le photographe, réalisateur et reporter d’images Joey L. a récemment donné une conférence au Hardwired NYC – série d’événements dédiés aux technologies de pointe et émergentes aux États-unis – où il explique comment l’arrivée des drones sur le marché grand public a modifié sa pratique au quotidien.

En effet, le photographe s’est rendu dans de nombreuses zones de conflit, notamment en Irak et en Syrie, afin de témoigner de la situation. Joey L. explique que ces nouvelles caméras pilotables à distance lui permettent de ramener des images qui auraient été compliquées à obtenir il y a quelques années :

“Les drones de consommation les plus basiques sont accessibles à tout le monde maintenant. […] Faire ce genre d’images avec un tel niveau de qualité pour si peu cher il y a seulement trois ans était tout simplement impensable. Avant, il fallait monter dans un hélicoptère, ce qui est extrêmement dangereux ou coûteux dans une zone de guerre.”

Comme le relate Peta Pixel, le secteur a donc considérablement évolué en quelques années, ouvrant le champ des possibles et permettant à de nombreux reporters de mettre en images la réalité. Bien évidemment, piloter un drone dans ces zones dangereuses reste un exercice complexe, bien différent de l’usage commun et récréatif.

Témoigner de la réalité

Par exemple, Joey L. raconte que son drone s’est déjà retrouvé coincé dans une zone où des frappes aériennes avaient lieu régulièrement. Des riverains ont donc commencé à tirer sur l’engin, que le reporter a dû rapatrier de toute urgence.

La prise de vues reste délicate et le pilote doit évidemment prendre de nombreuses précautions avant d’envoyer son drone dans une zone à risques. De même, si aujourd’hui le drone semble ouvrir de nouvelles perspectives de prise de vues, son usage dans certains secteurs commence tout de même à être limité puisque des zones “anti-drones” sont en train d’être mises en place pour détecter, identifier et neutraliser l’approche d’appareils, notamment dans les aéroports, les centrales nucléaires, les lieux sous surveillance ou encore les bases militaires.

On pourrait imaginer de tels dispositifs s’instaurer rapidement dans des parties du globe sensibles. En attendant, des reporters continuent de nous informer grâce à ces appareils volants. Joey L. a notamment eu la possibilité de filmer des lieux entiers détruits en Syrie ; des images poignantes mais nécessaires.

Vous pouvez retrouver le travail de Joey L. sur son compte Instagram.