“My Day with Amy Winehouse”, des photos inédites de la chanteuse sauvées de l’oubli

“My Day with Amy Winehouse”, des photos inédites de la chanteuse sauvées de l’oubli

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Par clara hernanz

Publié le

Près de quinze ans après le shooting, des photos d’Amy Winehouse au début de sa carrière refont surface. Dans sa série My Day with Amy Winehouse, la photographe Diane Patrice retrace la journée qu’elle a partagée avec celle qui allait devenir une reine de la soul.

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Année 2004, une jeune chanteuse de jazz à la voix rauque et puissante commence à se faire entendre au-delà des frontières anglaises après la sortie de son premier album, Frank. Amy Winehouse a alors 21 ans. Comme elle, Diane Patrice était une jeune artiste en début de carrière : elle photographiait des chanteurs et des musiciens pour divers magazines culturels. À cette occasion, Diane devait se rendre à Camden, dans le nord de Londres, pour prendre quelques photos d’Amy à son domicile et dans ses endroits préférés du quartier, lors d’une journée au mois de février.

“Un journaliste m’a ouvert la porte”, se souvient-elle. À l’étage, la photographe fut présentée à Amy et à tout un tas de personnes qui gravitaient autour de la chanteuse pendant qu’elle se maquillait. Pas de malaise pour autant : à sa grande surprise, c’était une fille charmante et abordable. “Elle m’a fait une tasse de thé et a commencé à me poser des questions sur mon travail et les magazines pour lesquels je travaillais”, raconte-t-elle. “C’était inhabituel. Normalement, personne ne te demande quoi que ce soit.”

Une journée dans la vie de l’icône

Dans l’imaginaire collectif de la culture pop, Amy Winehouse est devenue un symbole de l’artiste torturée dont on se remémore les dérapages aussi bien que le talent. En juillet 2011, elle décède d’une intoxication alcoolique et rejoint le terrible cortège du club des 27, ces étoiles de la musique qui ont brillé trop fort et s’éteignent une fois qu’elles ont atteint l’âge de 27 ans.

À 21 ans, pourtant, Amy ne se doutait pas encore du succès météorique qui allait causer sa perte. “On entendait parler d’elle. Elle avait reçu de très bonnes critiques pour ses chansons mais n’avait pas encore connu de succès commercial”, explique la photographe.

En partageant ces moments du quotidien, la photographe nous permet de connaître une Amy Winehouse joyeuse et solaire, loin des portraits bien moins valorisants que feront les tabloïds d’elle dans les années qui suivent. Amy jouant au billard, parlant au téléphone, chinant des vêtements dans une boutique et s’occupant de son linge dans la laverie du coin.

“C’est elle qui a choisi tous les lieux du shooting”, nous raconte Diane Patrice. “Elle a vraiment lavé son linge à la laverie parce qu’elle n’avait pas de machine à laver chez elle.” Amy voulait aussi aller chez son disquaire préféré. “Je suis accro aux vinyles alors j’étais hyper excitée ! Mais ça n’a pas pu se faire parce que le disquaire n’était pas ouvert ce jour-là”, se souvient l’artiste. “Je crois que c’est la candeur et l’ingénuité qui se dégagent de ces portraits qui les différencient de ceux qui ont été pris par la suite où elle a l’air de poser davantage, dans des lieux qu’elle ne connaît pas.”

Ces photographies revoient le jour après quatorze ans enfouies dans les archives de la photographe. Le magazine pour adolescents qui avait commandé le shooting photo en 2004 − et qui n’existe d’ailleurs plus − avait seulement choisi cinq photos. “Ils n’en ont choisi aucune de celles que je publie maintenant”, conclut Diane Patrice. Grâce à la galerie White Bank Fine Art de Londres, la photographe pourra exposer son travail inédit.

“Je suis en train de me réhabituer à voir mes photos. Elles ne sont pas toutes techniquement parfaites, mais elles montrent une atmosphère.” Même si des milliers de portraits d’Amy refont surface et circulent depuis sa mort, Diane Patrice espère que ses photos sauront se démarquer. “Je voulais rendre hommage à ses débuts, à toute une époque.”

Ces photos capturent non seulement des moments rares, bien qu’ordinaires, dans la vie d’une icône, mais célèbrent aussi un temps révolu pour la ville de Londres, et Camden en particulier. D’après la photographe, aucun des lieux choisis par Amy, il y a près de quinze ans, n’existe encore. “Je reconnais à peine le quartier quand je vais là-bas maintenant. Ça a complètement changé.”

Les images de Diane Patrice sont disponibles pour des tirages en édition limitée sur le site de White Bank Fine Art. Le gala de la Fondation Amy Winehouse mettra en vente deux œuvres données par la galerie pour soutenir et inspirer des jeunes issus de milieux sensibles et défavorisés. Vous pouvez consulter le travail de Diane Patrice sur son site.