À la (re)découverte des photos du New York des années 40-50 d’Harold Feinstein

À la (re)découverte des photos du New York des années 40-50 d’Harold Feinstein

Image :

Several teenagers recline on a Coney Island beach, New York, 1949.

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Par Lise Lanot

Publié le

Une galerie parisienne présente les photos pleines d’humanité et d’optimisme du photographe Harold Feinstein.

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Dans un court documentaire consacré au photographe new-yorkais Harold Feinstein (1931-2015), celui-ci apparaît constamment les yeux rieurs et le sourire aux lèvres, plein de sagesse lorsqu’il prodigue ses conseils de photographie. Il n’est donc pas étonnant que la première partie de la retrospective consacrée à sa carrière longue de plus de 60 ans s’intitule “L’Optimisme contagieux”. Cette première partie se concentre sur les jeunes années du photographe, entre 1940 et 1950, et compile “une sélection de photographies en noir et blanc, à la fois riches, diverses et bouleversantes d’humanisme”, décrit la galerie Thierry Bigaignon.

Dans ce même documentaire, tourné en 2015, il raconte pourquoi Coney Island a été sa source d’inspiration principale. Pour rappel, Coney Island c’est cette péninsule située au sud de New York et du quartier de Brooklyn. Avec ses 60 000 habitants, sa plage et son parc d’attractions, cette bande de terre accueille une grande diversité de personnes. C’est pour cela qu’elle plaisait tant au photographe :

“Coney Island a toujours été, et sera toujours, mon île aux trésors. Je voulais montrer la vie telle qu’elle était, quoi que cela signifie. Le plus compliqué à Coney Island ce n’est pas comment prendre une photo, mais comment s’en empêcher. Il y avait toujours quelque chose qui se passait quelque part. Tous types de gens y venaient : riches, pauvres, européens, asiatiques, noirs, blancs. Tous venaient à la plage. C’était un véritable spectalce de ce qu’était l’Amérique, et pour moi c’était du pain béni. Un cadeau du ciel, et pour moi être un artiste c’est faire quelque chose de ce cadeau et l’accepter.”

Un rapport à la photographie plein d’optimisme

Même à 80 ans passés, Feinstein employait des guillemets lorsqu’il disait être “à la retraite”. Sans doute parce qu’il ne voyait pas de fin à son travail photographique : “La clef de mon travail c’est que je ne suis jamais arrivé au bout. Il y aura toujours un premier baiser, une première femme, une première pomme. Alors j’apporte de la fraîcheur à tout ce que je photographie.” Cette fraîcheur est palpable à travers ses images, en noir et blanc ou en couleurs.

C’est à 15 ans qu’Harold Feinstein commence la photographie. En 1950, alors âgé de 19 ans, le conservateur du MOMA (le Museum of Modern Art de New York) de l’époque achète l’une de ses photographies. Depuis, il détient toujours le record du “plus jeune photographe à intégrer la collection permanente du musée”, précise la galerie Bigaignon. “Figure importante de l’avant-garde new-yorkaise et de la photographie de rue”, Feinstein aura documenté l’évolution d’une “Amérique exubérante et pleine de vitalité” – d’où la nécessité de lui consacrer une exposition en plusieurs volets.

Immortalisant des moments d’allégresse, des adieux, des regards suspicieux ou des instants volés, Feinstein offre une palette de couleurs humaines. Son site précise que, selon lui, les deux meilleurs endroits à photographier dans le monde sont Coney Island et Paris. Presque deux ans après sa mort, le fait que ses photographies de Coney Island soient exposées à Paris représente un bel hommage.

Harold Feinstein : la rétrospective, 1ère partie “Les années 40 et 50 : l’optimisme contagieux” se tient du 3 février au 30 avril 2017, à la galerie Thierry Bigaignon, à Paris.