Le Grand Palais organise une fascinante exposition en réalité augmentée

Publié le par Julie Morvan,

Au programme, une série d’installations interactives, dont celle de Manuel Rossner, artiste aux multiples facettes.

A voir aussi sur Konbini

Le samedi 19 et le dimanche 20 juin, le Grand Palais Éphémère inaugurera son festival dédié à la création artistique en réalité augmentée et accueillera cinq œuvres virtuelles réalisées par des artistes venu·e·s des quatre coins du monde.

Publicité

L’événement promet une immersion inédite : il suffira de télécharger l’application Palais Augmenté et de visiter l’espace muni·e de son smartphone pour faire apparaître des univers originaux sur son écran. Ils mettront à l’honneur le travail d’artistes professionnel·le·s aussi bien que d’étudiant·e·s des Gobelins et de l’École cantonale d’art de Lausanne.

Publicité

(© Manuel Rossner, Where to go from here_)

Un foisonnement d’œuvres mêlant art et technologie

La programmation est réalisée en partenariat avec Fabbula, un organisme de curation spécialisé dans la réalité virtuelle. Notre petit coup de cœur, c’est l’œuvre Contre-plongée de Lauren Moffat. Réduit·e·s à la taille d’un insecte, vous explorerez un monde peuplé de fleurs fantastiques…

Publicité

Une expérience qui remet l’être humain à sa place, histoire de le faire relativiser sur son anthropocentrisme – oui, on a utilisé le mot “anthropocentrisme”, cinq syllabes, le jackpot au Scrabble. Vous pourrez aussi y découvrir six autres créations, à l’instar de Des empreintes sur la grève de Mélanie Courtinat, qui propose aux visiteur·se·s de laisser une trace virtuelle de leur passage sur une œuvre en mouvement perpétuel.

(© Lauren Moffat, Contre-plongée)

Avec HanaHana de Mélodie Mousset, retombez en enfance en générant des formes et en laissant une trace de votre passage dans un désert virtuel, habité par d’étranges mains humaines géantes.

Publicité

(© Mélodie Mousset, HanaHana)

Un peu plus loin, vous pourrez rencontrer Genius loci, une créature géante créée par Theo Triantafyllidis flottant dans les airs et se parlant à elle-même et au public.

(© Theo Triantafyllidis, Genius Loci)

Publicité

Quant aux Gobelins et à l’ECAL, leurs étudiant·e·s ont aussi exprimé leur créativité à travers deux installations. L’une, intitulée Japosta, imagine un futur où la nature reprend ses droits et investit des vestiges architecturaux. L’autre présente une série de projets en réalité augmentée accessibles depuis la façade du Grand Palais Éphémère… Rien que ça !

(© Achille, Jamy et Mélanie, ECAL)

Manuel Rossner, de l’installation artistique au filtre Instagram

Manuel Rossner est un artiste numérique connu pour ses sculptures aux couleurs vives et aux surfaces lisses et brillantes. À mi-chemin entre des dragées de Candy Crush et des sculptures en ballons multicolores, ses œuvres prennent vie et s’animent, créant un environnement ludique et “gamifié” dans lequel évolue toujours le même petit avatar, tout de blanc vêtu.

Publicité

Dans son installation Where to go from here_, Rossner permet au public de visualiser à travers l’écran de son smartphone une gigantesque sculpture colorée et son petit bonhomme, dans une pièce que l’on croirait vide. Elle est composée d’un objet jaune flottant contre lequel rebondit mollement une forme violette aux allures de nuage. Derrière, le même petit avatar que dans toutes ses créations s’applique à gravir une spirale violette aux allures de toboggan.

Filtre Instagram de Manuel Rossner réalisé en collaboration avec Konbini et le Grand Palais Ephémère.

Cet avatar s’exécute sans relâche, dans un mouvement perpétuel qui fait écho à la “gamification” de notre monde et à la façon dont nous le percevons de plus en plus à travers le prisme des jeux vidéo, des missions à remporter et des objectifs à remplir, nous explique Manuel Rossner, lors d’un entretien. “C’est une sorte d’ode au gaming, puisque sans ce dernier, la réalité virtuelle n’aurait pas un tel succès, avance-t-il.

“L’idée était aussi de questionner la confiance que nous accordons à la technologie. D’où viennent les images que nous voyons, et quelle est la prochaine étape que ces mondes virtuels vont franchir.” Loin de tomber dans une technophobie primaire, l’artiste allemand apporte au contraire un message d’espoir. “Je crois qu’il existe encore un pan d’Internet dédié à l’optimisme et à la diversité. En créant de l’art numérique, je veux faire réfléchir à tous ces nouveaux mondes virtuels, aux façons de les créer, à leurs possibilités multiples.”

En partenariat avec le Grand Palais Ephémère et Konbini, Manuel Rossner a étendu son univers au-delà des murs du Grand Palais. Le créatif a conçu un filtre Instagram qui vous permet de faire apparaître sa sculpture et son petit avatar directement sur votre écran. Amusez-vous à ouvrir la bouche ou à sourire pour voir le personnage réagir en fonction. Une belle façon de s’inviter au musée depuis chez vous !

(© Nikolai Frerichs, ECAL)
(© Robin Bervini, ECAL)

“Palais Augmenté” est une exposition ouverte du 19 au 20 juin 2021, de 10 heures à 18 heures. Elle se déroule au Grand Palais Éphémère, place Joffre, à Paris. L’entrée est libre, sur réservation, sur le site du Palais augmenté.

Vous pouvez expérimenter le filtre Instagram de Manuel Rossner ici

Konbini arts, partenaire du Grand Palais Éphémère.