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Accusé de favoriser le marché noir, Facebook a banni les groupes de vente d’objets d’art

Accusé de favoriser le marché noir, Facebook a banni les groupes de vente d’objets d’art

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© Paramount Pictures

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Par Lise Lanot

Publié le

Des études ont révélé que ces groupes de contrebande facilitaient la transaction d'objets volés dans des zones de conflit.

Au début du mois de juin, Facebook a mis à jour ses conditions d’utilisation, notamment ses régulations concernant la vente de marchandises sur le réseau social. En plus des armes à feu, de marijuana, de médicaments, d’alcool, de sang humain ou de produits de régime, la plateforme a désormais complètement interdit la vente ou l’échange d’objets historiques, déclare Artnet.

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Cette annonce survient après la publication de plusieurs études révélant que Facebook était devenu un véritable marché noir, à portée de tou·te·s. L’étude Athar a investigué ce terrain nébuleux en infiltrant pendant deux ans des groupes Facebook dédiés aux ventes internationales d’antiquités. La fonctionnalité “Groupes” a permis aux antiquaires professionnel·le·s et amateur·rice·s de vaquer à leurs échanges, parfois illégaux, en toute impunité et discrétion.

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Athar a traqué 95 groupes Facebook, 3 539 publications, 1 947 195 membres et plus de 3 600 images. L’étude précise que la souplesse des régulations de Facebook est particulièrement nocive pour “les nations les plus conflictuelles du monde”. Un tiers des artefacts observés par l’étude sortirait de zones de conflit et serait donc potentiellement des œuvres volées, notamment en Syrie, en Irak et dans certains pays d’Afrique du Nord. 36 % des offres d’objets historiques venaient de zones de conflit et 44 % venaient de pays frontaliers à des zones de conflits.

Selon le codirecteur de l’étude, Amr al-Azm, ce marché noir “finance des organisations criminelles, des chefs de guerre et des extrémistes radicaux” : “Et cela se passe sur le même espace numérique que vous laissez entrer chez vous, sur lequel vous publiez des photos de vos enfants.” La médiatisation de ce genre d’études a poussé Facebook à prendre action début juin :

“Les artefacts historiques possèdent une valeur culturelle et personnelle forte pour différentes communautés du monde, mais leur vente résulte souvent en des comportements nuisibles. C’est pour cela que nous avions déjà énoncé des règles quant à la prohibition de la vente d’artefacts volés. Afin de protéger les objets et les utilisateurs, nous avons travaillé au développement de nos règles. À partir d’aujourd’hui, nous interdisons l’échange, la vente et l’achat de tout artefact historique sur Facebook et Instagram”, a annoncé le réseau dans un communiqué de presse.

Selon Facebook, les “artefacts historiques” sont définis comme de “rares objets porteurs d’une valeur historique, culturelle ou scientifique”. Cela inclut (entre autres) “des pièces anciennes, des manuscrits, des mosaïques, des parchemins et des pierres tombales”. La pléthore d’utilisateur·rice·s et de groupes présents sur Facebook ne devrait cependant pas faciliter ces velléités de justice.

Un utilisateur du Caire propose ses services pour faire de la plongée pour piller une tombe remplie d’eau souterraine, le 21 février. (© Athar Project)