On connaissait ses photos et ses fameux doigts d’honneur, ses sculptures et installations subversives et politisées, mais pas encore ses mises en scène. Ai Weiwei s’essaiera à l’exercice avec l’opéra classique de Turandot de Giacomo Puccini, qui se jouera au Théâtre de l’Opéra de Rome, du 25 mars au 5 avril 2020. Non seulement en charge de la mise en scène, l’artiste chinois s’occupera également de la conception des costumes et des décors.
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Il s’agit d’une nouveauté pour Ai Weiwei, qui compte bien laisser infuser son sens de la provocation dans sa création. En effet, l’artiste montera une version modernisée de l’opéra, en incluant des références à la crise politique qui se déroule actuellement à Hong Kong. “Les manifestations se refléteront assurément dans l’opéra”, a-t-il confié à The Art Newspaper, avant d’ajouter : “Ce sera un opéra plongé dans le monde contemporain avec les luttes culturelles et politiques actuelles représentées à travers l’histoire de Puccini.” Il aurait d’ailleurs pris contact, via une vidéo, avec les manifestant·e·s hongkongais·e·s pour réaliser un documentaire et des entretiens.
Le choix de Puccini n’est pas un hasard, puisque l’artiste entretient un lien particulier avec son œuvre. En 1987, Ai Weiwei et son frère étaient apparus dans Turandot en tant que figurants, au Metropolitan Opera House, à New York. “Je n’aurais jamais accepté si ça n’avait pas été Turandot“, a-t-il affirmé dans le quotidien italien La Repubblica. “Je n’ai jamais oublié cette apparition au MET avec mon frère. Je l’ai fait pour m’aider dans les études, le travail était culturellement très loin de mes intérêts.” Trente ans plus tard, le voilà de retour avec un Turandot revisité, et empreint des causes qui lui tiennent à cœur.
