Guillaume Verda, artiste parisien, devait exposer ses toiles à la galerie Sakura, située dans le quartier du Marais à Paris, du 16 au 24 février 2019. À cause d’une polémique sur les réseaux sociaux, l’exposition a été annulée.
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En effet, en toute décontraction, l’artiste réalisait des toiles particulièrement semblables à celles de Jean-Michel Basquiat, sans jamais mentionner ou citer le nom de l’artiste ou expliquer où il puisait son inspiration. C’était sans connaître Internet et l’intelligence collective, puisqu’un internaute a évidemment remarqué la ressemblance et en a fait part sur son compte Twitter, message qui a été partagé plusieurs milliers de fois.
Bon, il est temps qu'on parle d'un artiste parisien du nom de Guillaume Verda.
— Ⓝigga Ⓢociologist (@OneBananaADay) 19 février 2019
Selon sa biographie il aurait grandi en banlieue au croisement des cultures street et digitales, il sort de Boulle, a fait de la sculpture pendant 10 ans.
Trève de bavardages, vous voulez voir le travail de Monsieur Verda ? pic.twitter.com/n0a6ZRdLvb
— Ⓝigga Ⓢociologist (@OneBananaADay) 19 février 2019
Ça vous rappelle quelque chose ? Jean-Michel Basquiat à tout hasard ? pic.twitter.com/czMksq0P8L
— Ⓝigga Ⓢociologist (@OneBananaADay) 19 février 2019
Pas une seule mention de l'influence énorme qu'a Basquiat sur son "travail" qu'on peut si je puis me permettre de qualifier de mauvaise copie, non au lieu de ça on parle de "vaudo urban", "expressionnisme du masque rituel", etc... : pic.twitter.com/5F7b7GSzaC
— Ⓝigga Ⓢociologist (@OneBananaADay) 19 février 2019
L’artiste a non seulement omis de préciser d’où il tenait son inspiration, mais il répond : “Qui ?” quand des internautes lui signalent les ressemblances entre son travail et celui de Basquiat. À croire qu’il devait sécher ses cours d’histoire de l’art, puisque le jeune homme a tout de même étudié au sein de l’école Boulle à Paris.
Comme l’explique très bien le compte @OneBananaADay, d’un point de vue éthique, copier le travail d’un artiste est évidemment problématique, mais cela devient même de l’appropriation culturelle lorsqu’un artiste blanc peu connu invisibilise le travail d’un grand artiste noir. D’autant plus que les termes utilisés pour présenter l’exposition comme “vaudo urban” ou “expressionnisme du masque rituel” peuvent être considérés comme “exotisants” et déplacés lorsqu’ils sont employés par quelqu’un qui ne connaît rien de ces cultures.
Suite aux nombreux messages sur les réseaux sociaux, la galerie Sakura a décidé d’annuler l’exposition, Guillaume Verda a passé son compte Instagram – suivi par 18 000 abonnés – en privé et son site Internet a été mis hors ligne. Bref, si vous aviez pour projet de faire carrière en plagiant Picasso, sachez que c’est une mauvaise idée.