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Une artiste parodie Ivanka Trump dans une performance (et elle l’a mal pris)

Une artiste parodie Ivanka Trump dans une performance (et elle l’a mal pris)

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Une œuvre qui n'a pas plu à la fille du président américain.

Jennifer Rubell, “Ivanka Vacuuming”, 2019, à la Flashpoint Gallery. (© Ryan Maxwell)

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Le 1er février dernier, Jennifer Rubell a fait parler d’elle avec sa nouvelle performance organisée par CulturalDC à la Flashpoint Gallery, à Washington D.C. Connue pour ses sculptures, vidéos et performances interactives, l’artiste américaine a révélé Ivanka Vacuuming, une œuvre dans laquelle une femme (blonde) – qui ressemble évidemment à Ivanka Trump – passe l’aspirateur sur un tapis rose.

Bien que la performance rabaisse la politicienne en lui conférant un rôle de ménagère, l’artiste y voit une “célébration visuelle d’une icône féminine contemporaine ; un portrait de notre relation avec cette figure ; un questionnement sur notre complicité dans son rôle”, incluant différents aspects des identités féminines – fille, femme, mère, sœur, mannequin, femme active, blonde”.

En face de cette installation, se tient une montagne de miettes, sur un piédestal blanc. Le public est donc amené à jeter des miettes sur le tapis pendant que le double d’Ivanka les nettoie “avec élégance” et en souriant. L’artiste rappelle : “Le spectateur qui jette des miettes et Ivanka qui les aspire ne sont pas le substitut d’un sentiment, d’une relation ou d’un point de vue vis-à-vis de cette figure féminine puissante et sexualisée. Il est intentionnellement ouvert à de multiples interprétations, souvent contradictoires, aussi critiques de l’interprète que du sujet.”

“Voici ce qui est compliqué : nous aimons jeter les miettes pour qu’Ivanka passe l’aspirateur. C’est cette vérité cruelle qui est au centre de ce travail. C’est drôle, c’est agréable, cela nous donne le sentiment d’être puissants et nous voulons le faire davantage. […] Nous aimons avoir le pouvoir de susciter une réponse spécifique et certaine. De plus, nous savons qu’elle continuera à passer l’aspirateur, que nous le fassions ou non, alors ce n’est pas vraiment notre faute, non ?”, explique Rubell.

La réaction d’Ivanka Trump

Cette œuvre problématique, bien que défendue par l’artiste, n’a pas plu à Ivanka Trump qui a réagi très vite sur Twitter :

“Les femmes peuvent choisir de se descendre ou de s’entraider. Je choisis le dernier.”

En soutien à sa sœur, Donald John Trump, Jr. a tweeté :

“Triste, mais il n’est pas surprenant de voir des ‘féministes’ autoproclamées lancer des attaques sexistes envers Ivanka Trump. Dans leur monde fou, le sexisme est OK s’il blesse leurs ennemis politiques. C’est bien, elles pourront mettre leurs chapeaux stupides et elle reviendra pour se battre vraiment pour les femmes.”

Jennifer Rubell a répondu à la femme d’affaires par un tweet :

“Ivanka, je vous encourage à voir la pièce et à vous faire votre propre opinion en direct. Je serais ravie de vous organiser une visite privée, sans le cirque des médias qui s’est formé tout autour. Je n’abaisse personne. J’explore des sujets compliqués qui nous intéressent tous.”

Auprès d’Artsy, la directrice exécutive de CulturalDC, Kristi Maiselman, surenchérit :

“Nous espérons qu’elle [Ivanka Trump] verra que ‘Ivanka Vacuuming’ est utile au-delà de sa forme, car elle supprime les barrières réelles perçues entre l’artiste et le public. C’est un excellent exemple d’exposition participative qui contraste avec les musées principaux de la ville, ‘s’il vous plaît, ne touchez pas’. Nous sommes ouverts à l’engagement et à la discussion avec Mme Trump ou n’importe qui.”

Malgré les plaintes, cet événement artistique finira son cycle, et se tiendra donc jusqu’au 17 février 2019, comme prévu.

Vue de la performance “Ivanka Vacuuming” de Jennifer Rubell (2019), avec le tas de miettes en face, que le public doit jeter sur le tapis. (© Ryan Maxwell)

Vue de la performance “Ivanka Vacuuming” de Jennifer Rubell (2019), avec le tas de miettes en face, que le public doit jeter sur le tapis. (© Ryan Maxwell)