Au Turkménistan, une statue dorée d’un chien de 6 mètres de haut a été érigée

Au Turkménistan, une statue dorée d’un chien de 6 mètres de haut a été érigée

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Par Lise Lanot

Publié le

Le dictateur Gourbangouli Berdimoukhamedov crie son amour pour les chiens Alabaï à travers tous les moyens possibles.

Une nouvelle statue a vu le jour à Ashgabat, la capitale du Turkménistan. Au centre d’un rond-point, à six mètres de hauteur, se dresse fièrement un berger Alabaï doré, la version turkmène du chien de berger d’Asie centrale. Sous la sculpture, réalisée par l’artiste turkmène Sagart Babayev, des écrans diffusent des images de chiens Alabaï en train de jouer. 

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Rien n’est trop beau pour cette race de bergers d’Asie centrale, la préférée du dirigeant du pays, Gourbangouli Berdimoukhamedov, qui n’est plus vraiment un débutant en ce qui concerne le culte de sa personnalité. Cinq ans plus tôt, c’est une statue dorée de lui-même à cheval (réalisée par le même sculpteur) qu’il dévoilait à quelques mètres de là.

Le chef d’État est tellement piqué par cette race de chiens qu’avant de commander une massive sculpture en leur honneur, il avait écrit un ouvrage complet à leur sujet et avait offert, en 2017, un chiot Alabaï à Vladimir Poutine.

Capture d’écran d’un reportage diffusé à la télévision locale.

La statue a été dévoilée mardi 10 novembre, lors d’une cérémonie festive inaugurant un nouveau quartier résidentiel au sein de la capitale. Au cours de la fête, un vieux monsieur a offert un chiot Alabaï à un petit garçon, afin de symboliser “l’importance du chien dans la culture locale au fil des générations”. 

Une célébration mal vue

Ces célébrations avaient lieu alors que la situation du pays, déjà affaibli économiquement et souffrant de pénuries alimentaires, est aggravée par la pandémie liée au Covid-19, rapporte Hyperallergic :

“Le gouvernement du Turkménistan a privilégié l’image du pays par rapport au bien-être de son peuple. Le pays ne fait aucun effort pour identifier et porter assistance aux personnes en difficulté dans ce moment critique. Le Turkménistan néglige de façon impitoyable les droits de l’homme les plus basiques, dont celui de ne pas mourir de faim”, s’est émue Rachel Denber, la directrice adjointe de la division Europe et Asie centrale de Human Rights Watch.

La BBC ajoute que le pays est également classé en bas de la liste concernant la liberté de la presse à l’international, “juste au-dessus de la Corée du Nord”.