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Aux États-Unis, la nouvelle statue de Kehinde Wiley répond aux relents racistes du pays

Aux États-Unis, la nouvelle statue de Kehinde Wiley répond aux relents racistes du pays

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© Ka-Man Tse

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Par Lise Lanot

Publié le

L'œuvre colossale "Rumors of War" s'oppose aux nombreux monuments américains à la mémoire des États confédérés et de l'esclavage.

Depuis deux ans, la ville américaine de Charlottesville, en Virginie, est secouée par des conflits internes opposant celles et ceux qui souhaitent voir disparaître une statue d’un général en chef des armées des États confédérés, le militaire Robert E. Lee, représenté à cheval, et les autres – se revendiquant comme des suprémacistes blancs –, qui refusent de la voir partir. Cette sculpture ne fait pas figure d’exception, notamment dans cet État du sud-est des États-Unis, parsemé de monuments mémoriaux dédiés à des militaires des États confédérés.

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Voir toujours debout, au XXIe siècle, les statues des individus symboles d’esclavage et de ségrégation fait évidemment couler beaucoup d’encre à travers tout le pays. C’est en réaction à ce genre de réminiscences constantes de l’exclusion des Afro-Américain·e·s que le peintre Kehinde Wiley, connu pour son portrait officiel de Barack Obama, a souhaité proposer une réponse artistique à ces relents racistes.

“Rumors of War”, Kehinde Wiley. (© Ka-Man Tse pour <em>Times Square Arts</em>)

À Times Square, à New York, l’artiste a dévoilé Rumors of War, une statue de plus de huit mètres de haut et presque cinq mètres de large, représentant un jeune homme noir coiffé de dreadlocks rassemblées en une queue de cheval et vêtu d’un hoodie, d’une paire de jeans et de baskets. Après sa présentation new-yorkaise, la statue trouvera sa place définitive dans l’État de Virginie, à Richmond, près du musée des Beaux-Arts de la ville et non loin d’une de ces statues à la gloire de la guerre de Sécession, qui avait fait ressentir “de l’effroi et de la peur” à Kehinde Wiley, en tant qu’“homme noir”.

Lors du dévoilement de sa statue, ce vendredi 11 octobre, le peintre s’est réjoui de “dire oui aujourd’hui à quelque chose qui nous ressemble”, rapporte le New York Times : “Nous disons oui à l’inclusion. Nous disons oui à des notions élargies de ce que signifie être Américain·e”, a-t-il expliqué. Kehinde Wiley ajoute ainsi, à travers son art, sa pièce à l’édifice de l’histoire des États-Unis et de la construction de son identité. 

“Rumors of War”, Kehinde Wiley. (© Ka-Man Tse pour <em>Times Square Arts</em>)

“Rumors of War”, Kehinde Wiley. (© Ka-Man Tse pour <em>Times Square Arts</em>)

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