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Face à la pandémie, le Palais de Tokyo réagit avec l’expo collective Anticorps

Face à la pandémie, le Palais de Tokyo réagit avec l’expo collective Anticorps

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© Xinyi Cheng/Balice Hertling, Paris

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Vingt artistes expriment leurs "réactions épidermiques" aux restrictions de contact imposées par le Covid-19.

Lieu d’expression expérimental de l’art contemporain à Paris, le Palais de Tokyo donne la parole à vingt artistes qui illustrent chacun·e leurs “réactions épidermiques” aux restrictions de contact imposées par le Covid-19.

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Après l’exposition “Le Monde brûle”, en février, où s’exprimaient les révoltes contre la guerre et la pollution, après l’exposition “Jusqu’ici tout va bien”, en août, de trente élèves de l’école d’art Kourtrajmé, de Montfermeil, qui exposaient leur colère contre les violences policières, le Palais de Tokyo reste fidèle à sa vocation d’ouverture à la jeune création et à l’actualité avec “Anticorps”.

Emily Jones, “purity is not an option”, 2019. Installation, bois, fer forgé, polycarbonate ondulé, tuiles en étain, papier de soie, pichets en verre, feuilles, corde, croquettes pour chats. Vue de l’exposition “as a bird would a snake”, Centre d’art contemporain – la synagogue de Delme, 2019. (© Emily Jones/photo : O. H. Dancy)

Cette exposition présente des œuvres pour moitié d’artistes étranger·ère·s, pour moitié français·es : des installations, vidéos et peintures, dont les messages, de force très inégale, sont de l’ordre du ressenti. “Anticorps” témoigne, explique à l’AFP Emma Lavigne, présidente du Palais de Tokyo, “comment l’art peut jouer le rôle d’une forme d’anticorps” et explore “les nouvelles frontières que fait expérimenter l’épidémie : au niveau de la peau et des sens, au niveau de la cellule familiale et entre les pays”.

“Ce n’est pas une exposition sur le Covid”, mais les artistes cherchent à “montrer comment on arrive à se toucher au niveau émotionnel, au niveau esthétique, comment nos corps sont affectés par cet autre espace-temps qu’invente l’épidémie”, ajoute-t-elle. La Britannique Kate Cooper réalise un film montrant une femme prisonnière d’une combinaison en plastique transparente qui la protège et l’agresse à la fois. À la recherche d’une libération olfactive, l’artiste marocaine Ghita Skali expose des cartons débordant de feuilles de verveine.

Nile Koetting, “Remain Calm”, 2020. Brume, fleurs, robot, LED, boîte en plastique, impression sur verre acrylique, performance programmée, matelas d’évacuation, vidéo, son, dimensions variables. Vue d’installation au Centre Pompidou x West Bund Museum Project, Shanghai, 2019. (© Nile Koetting/Anomaly, Tokyo/photo : GRAYSC)

De son côté, Nile Koetting, né au Japon, propose une performance où des signaux s’allument sur des écrans, s’inspirant des exercices de simulations de catastrophes au Japon, tandis que l’artiste iranienne Tala Madani montre un utérus d’où s’évade un fœtus armé, après avoir assisté en accéléré à l’histoire dramatique du monde. Plus souriant est le kiosque coloré de la Britannique Emily Jones, parsemé de feuilles d’automne, où les visiteur·se·s pourront se rencontrer et “écrire à la craie leurs mots et leurs maux”.

A. K. Burns, “Pitch Black Dry Sack”, 2019. Béton aqua-résine (main), coulé époxy (cruche), barre d’acier d’armature (bras), bûche de charbon de bois (bras). (© A. K. Burns/Michel Rein, Paris et Bruxelles/photo : Florian Kleinefenn)

Ghita Skali, “Ali Baba Express: Episode 1”, 2018. 60 kg de verveine, bouilloires, sacs en plastique transparents, rumeurs, dimensions variables. (© Ghita Skali/photo : Michael Colle)

Kate Cooper, “Infection Drivers”, 2018. Vidéo, son, couleurs, 7 minutes 29. Vue de l’exposition “Freedom of Movement”, Stedelijk Museum, Amsterdam, 2018. (© Kate Cooper)

Josèfa Ntjam & Sean Hart, “Mélas de Saturne”, 2020 (photogramme). Film de 11 minutes 49. (© Josèfa Ntjam & Sean Hart)

Pauline Curnier-Jardin, “Peaux de dame”, 2019. Vue d’exposition, Preis der Nationalgalerie 2019, Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart, Berlin. (© Pauline Curnier/Ellen de Bruijne Projects, Amsterdam/photo : Luca Girardini)

Tala Madani, “Ghost Sitter (Blue Chair)”, 2020. (© Tala Madani/Pilar Corrias, Londres/photo : Flying Studio, Los Angeles)

Tarek Lakhrissi, “Unfinished Sentence”, 2019. Fer, chaîne, bande-son, performance. Vue de l’exposition “Le Couteau sans lame et dépourvu de manche”, CRAC Alsace (Altkirch), 2019. Bande-son réalisée en collaboration avec Ndayé Kouagou. (© Tarek Lakhrissi/photo : Aurélien Mole)

Xinyi Cheng, “For a Light”, 2020. Huile sur toile. (© Xinyi Cheng/Balice Hertling, Paris)

“Anticorps”, exposition à voir jusqu’au 3 janvier 2021, au Palais de Tokyo (Paris).

Konbini art avec AFP.