Une immense installation vibrante et aérienne a investi le Centre Pompidou de Metz

Une immense installation vibrante et aérienne a investi le Centre Pompidou de Metz

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© Susanna Fritscher

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Par Lise Lanot

Publié le

Susanna Fritscher propose une œuvre déroutante à découvrir avec les yeux et les oreilles.

En entrant dans la galerie 3 du Centre Pompidou Metz, les sens du public sont bouleversés. On pourrait commencer par croire qu’une averse tombe au sein de l’immense salle. À mieux y regarder, il s’agit d’une forêt de 60 000 fils de silicone blancs qui pendent du plafond jusqu’au sol. Il s’agit là de “Frémissements”, une installation créée par l’artiste d’origine autrichienne Susanna Fritscher. Celle-ci est visible au Centre Pompidou Metz jusqu’au 14 septembre 2020.

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Les blocs de fils blancs sont organisés de façon à laisser des chemins tracés au public. Au milieu de ce labyrinthe blanc, les sens sont mis en éveil. La vue tout d’abord, puisque selon où l’on se place, la perception des fils sera différente. De loin, on voit une entité compacte mais brumeuse. De près, on distingue chaque lien de façon indépendante.

Donner une matière à l’imperceptible

Plus on s’approche des extrémités de la galerie, plus est perceptible la lumière des deux immenses baies vitrées qui font office de façade. Selon la position où l’on se trouve à l’intérieur de la pièce, la météo et l’heure de la journée, l’atmosphère et la visibilité seront donc différentes : “Il y a différentes perceptions de vivre [l’installation], donc il y a différentes perceptions de l’interpréter”, énonce l’artiste en vidéo.

L’ouïe est également mise à contribution. Les bruits de la pièce sont si imposants qu’on pourrait croire qu’il s’agit d’une bande-son. Pas de haut-parleurs à l’horizon cependant. Au sol, par contre, se trouvent des tubes de plastique cylindriques, blancs également. Certains sont statiques et alignés, formant une ligne droite ; tandis que d’autres tournent sur eux-mêmes et diffusent de l’air, véritable extension du système d’aération du musée, “comme un organisme dont elle capte le pouls”.

“Frémissements”. (© Susanna Fritscher/Centre Pompidou Metz)

Certains tubes mobiles sont placés à côté des tubes statiques. Régulièrement, ils s’arrêtent face à eux et le souffle qu’ils leur diffusent agit comme une flûte. Les vibrations causées sont plus ou moins graves. À mesure qu’on déambule dans la galerie, des sons sortent de-ci, de-là, causés par la ventilation du bâtiment entier. Les mouvements circulaires des diffuseurs font également danser les fils de silicone.

Toute l’installation de Susanna Fritscher réagit à la ventilation du bâtiment. Avec lui, “Frémissements” vibre et vit. L’artiste donne vie à l’imperceptible en nous faisant évoluer dans un dédale hypnotique et changeant. Au cours de nos flâneries, on sent l’air des diffuseurs atteindre nos pieds, voire quelques fils chatouiller nos chevilles comme autant de petites bêtes grouillantes. La découverte de l’espace et de l’œuvre se fait à tâtons, sans les mains mais avec les yeux et les oreilles, jusqu’au 14 septembre 2020.

“Frémissements”. (© Susanna Fritscher/Centre Pompidou Metz)

“Frémissements”. (© Susanna Fritscher/Centre Pompidou Metz)

“Frémissements”. (© Susanna Fritscher/Centre Pompidou Metz)

“Frémissements”. (© Susanna Fritscher/Centre Pompidou Metz)

“Frémissements”. (© Susanna Fritscher/Photo : Lise Lanot)

“Frémissements”. (© Susanna Fritscher/Photo : Lise Lanot)

L’installation “Frémissements” de Susanna Fritscher est visible au Centre Pompidou Metz jusqu’au 14 septembre 2020.

Konbini arts, partenaire du Centre Pompidou Metz.