L’Algérie, la France et la mémoire explorées par Zineb Sedira à la biennale de Venise

L’Algérie, la France et la mémoire explorées par Zineb Sedira à la biennale de Venise

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© Felix Hörhager/Picture alliance via Getty Images

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Par Lise Lanot

Publié le

L’artiste Zineb Sedira, qui représente cette année la France à la biennale de Venise, propose un projet politique et cinématographique.

La 59e biennale de Venise débute ce week-end dans la cité des Doges. Parmi les 58 pays représentés cette année, la France a de nouveau droit à son propre pavillon et, pour la première fois, c’est une artiste d’origine algérienne, Zineb Sedira, qui l’occupera.

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L’artiste, qui vit désormais en Grande-Bretagne, présente un film tourné en 60 mm intitulé Les Rêves n’ont pas de titre/Dreams Have No Titles. L’œuvre, tournée à Venise en janvier, est une réflexion sur le cinéma et les alliances “artistiques et culturelles” entre la France, l’Algérie et l’Italie, énonçait Zineb Sedira au micro de TV5 Monde.

La plasticienne propose un hommage au cinéma des années 1960 et 1970 en même temps qu’une réflexion sur les identités multiples, la mémoire et les affaires culturelles et politiques. Elle a retourné des extraits de films, tels que L’Étranger de Luchino Visconti, La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo ou encore Z de Costa-Gavras.

Les Rêves n’ont pas de titre/Dreams Have No Titles présente ces remakes ainsi que des making of des remakes, dans une mise en abyme de la création cinématographique mais aussi par rapport à sa propre histoire et ses “deux identités”, entre la France et l’Algérie. Le projet comporte ainsi une part autobiographique tout en ayant une visée universelle : “La France aujourd’hui, c’est moi, pleine d’artistes, pleine de personnes comme moi qui ont des identités multiples. Je ne suis pas un cas spécial, je suis une parmi plein d’autres.”

Passionnée par la façon dont politique et esthétique se mêlent dans l’art, son œuvre touche juste : “Cette idée de travailler sur plein de pays et de ramener ça sous l’ombrelle du pavillon français, je trouvais ça très intéressant”, conclut-elle. Le projet s’insère particulièrement bien dans cette 59e édition, que sa directrice artistique a voulu plus moderne. Cecilia Alemani avait affirmé vouloir “donner une voix à des artistes pour créer des projets uniques qui reflètent leur vision et notre société” et “défier la figure de l’homme en tant que centre de l’univers” en mettant en avant une majorité d’artistes femmes et non binaires.