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L’artiste Claude Lévêque mis en examen pour viols sur mineurs

L’artiste Claude Lévêque mis en examen pour viols sur mineurs

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© Rémy Gabalda/AFP

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le , modifié le

"Cette plainte me permet de dénoncer à la justice d’autres actes non prescrits sur d’autres victimes."

Le plasticien Claude Lévêque, 67 ans, est visé par une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs ouverte à la suite d’accusations d’un sculpteur de 51 ans qui dit en avoir été victime avec ses deux frères, a indiqué lundi le parquet de Bobigny, confirmant des informations du Monde.

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L’enquête a été ouverte au printemps 2019 et confiée à la sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis, où l’accusé réside. Dans une enquête publiée dimanche soir par Le Monde, le sculpteur Laurent Foulon raconte avoir été violé par Lévêque dès l’âge de 10 ans et jusqu’à ses 17 ans, au milieu des années 1980. Il a signalé ces agissements dans une lettre adressée à la procureure de Bobigny, en février 2019.

“J’ai conscience que les actes criminels dont j’ai été victime sont certainement aujourd’hui prescrits mais cette plainte me permet de dénoncer à la justice d’autres actes non prescrits sur d’autres victimes et de signaler qu’un ou plusieurs mineurs sont à l’heure actuelle en grand danger d’abus sexuels si l’irréparable n’a pas déjà été commis”, y écrivait-il.

M. Foulon évoque aussi l’“emprise” de Claude Lévêque, dont un des tapis orne un bureau de l’Élysée, sur sa famille, issue d’un milieu très populaire dans la Nièvre. Le sculpteur accuse le Lévêque d’avoir aussi violé ses deux frères. L’un d’eux, tombé dans la drogue comme lui, est mort en 1998 à l’âge de 34 ans, à la suite d’une énième tentative de suicide.

Selon M. Foulon, Lévêque revendiquait ses relations avec des mineurs : “J’associais la pédophilie à une sorte de résistance à la société. Pour me convaincre, je lisais des auteurs pédophiles, comme [Gabriel] Matzneff par exemple. Lévêque lit ce genre de littérature, j’ai connu ce genre de littérature par [son] biais”, a-t-il expliqué aux enquêteur·rice·s, selon Le Monde. Le quotidien indique que “la justice a reçu un autre signalement concernant Claude Lévêque” et ajoute avoir recueilli d’autres témoignages qui “décrivent des comportements troublants avec de jeunes garçons”.

Édit du 29/01/2021 : l’installation Mort en été de l’accusé va être retirée de l’exposition permanente de l’Abbaye royale de Fontevraud (Maine-et-Loire), a annoncé mardi le conseil régional des Pays de la Loire. L’œuvre “va être retirée de l’exposition permanente jusqu’à ce que la justice fasse la lumière sur les accusations de ‘viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans’ dont fait l’objet son auteur depuis le 10 janvier”, a annoncé la collectivité dans un communiqué. Elle avait été acquise en 2012 par l’association Fontevraud Centre culturel de l’Ouest, subventionnée à plus de 80 % par le conseil régional, et était exposée depuis à l’Abbaye de Fontevraud.

“Cette décision s’impose pour protéger la réputation de l’Abbaye de Fontevraud dont la région a la charge mais surtout, et c’est beaucoup plus important, pour marquer notre soutien et notre respect envers les victimes présumées. Ce que nous voulons leur dire à travers cette décision, c’est ‘on vous croit et on vous soutient'”, a déclaré la présidente de Région, Christelle Morançais, citée dans le communiqué.

Édit du 27/06/2023 : Claude Lévêque, 70 ans aujourd’hui, a été mis en examen pour des viols et agressions sexuelles sur deux frères, mineurs à l’époque des faits, a annoncé le parquet de Bobigny, selon lequel d’autres victimes ne sont pas à exclure. “Deux victimes sont visées dans les qualifications retenues, sans exclure qu’il puisse y en avoir d’autres qui se déclareraient pendant l’information judiciaire”, a précisé le parquet à l’AFP. L’accusé est mis en examen pour “viols sur mineur de 15 ans”, “viols sur mineur par personne ayant autorité” et “agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité”, a détaillé la même source.

L’enquête a été ouverte au printemps 2019 et confiée à la sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis, département où réside l’accusé, à la suite d’une plainte du sculpteur Laurent Foulon.
Dans les colonnes du quotidien Le Monde, ce dernier a raconté avoir été violé par Claude Lévêque dès l’âge de 10 ans et jusqu’à ses 17 ans, au milieu des années 1980. Il a signalé ces agissements dans une lettre adressée à la procureure de la République de Bobigny en février 2019.

Les faits le concernant sont prescrits, indique le parquet de Bobigny. Mais deux nouvelles victimes, deux frères, sont identifiées, révèle Le Monde. Ils sont originaires de la Nièvre et connaissent Claude Lévêque depuis leur enfance. Ce dernier a été le témoin de mariage de leurs parents. Au cours de leurs auditions, l’un d’eux évoque des agressions sexuelles entre l’âge de 13 et 16 ans, entre 1997 et 2000. Il dit avoir été “masturbé” à plusieurs reprises par Claude Lévêque, rapporte Le Monde.

“Cela ne me plaisait pas, mais je le supportais. Je le supportais parce que, avec les mots d’aujourd’hui, je dirais qu’il avait une certaine emprise sur moi et qu’on pouvait passer des moments vraiment chouettes en sa compagnie. C’était contraint pour moi, même s’il n’y a jamais eu de violence physique, son comportement et sa forme de manipulation me faisaient accepter ça”, raconte l’une des victimes aux forces de l’ordre.

Son frère aurait subi ses premiers viols par sodomie lorsqu’il était âgé de 10-11 ans. Les deux frères ont déclaré avoir été sous emprise. Joint par l’AFP, l’avocat de Claude Lévêque, Me Patrick Klugman, n’a pas souhaité faire de commentaire. Lors de l’ouverture d’enquête, Lévêque avait pointé des “accusations graves” et dénoncé des “propos diffamatoires et calomnieux soutenus par Laurent Foulon”, estimant que ce dernier faisait preuve d’un “acharnement incessant” envers lui, dans un communiqué transmis à l’AFP par son ancien avocat, Emmanuel Pierrat.