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L’artiste Daniel Arsham sculpte les versions futures de statues anciennes

L’artiste Daniel Arsham sculpte les versions futures de statues anciennes

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© Daniel Arsham/photo : Claire Dorn/Galerie Perrotin

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Par Lise Lanot

Publié le

Entre érosion et décrépitude, les œuvres de Daniel Arsham questionnent le temps qui passe et jouent avec nos repères temporels.

Diplômé d’architecture et passionné par la matière, Daniel Arsham poursuit son travail d’hommage à la sculpture antique, interrogeant le temps qui passe : les traces du passé, l’empreinte du présent et l’incertitude du futur. Cela fait maintenant dix ans qu’il a entamé sa démarche d’“archéologique du futur”, avec laquelle il imagine un “compte rendu fictif du passé”.

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Depuis les années 2010 (et un voyage déterminant à l’île de Pâques, où il s’est questionné quant aux marques du passé qu’on peut lire sur les objets), il reproduit des sculptures emblématiques de l’histoire de l’art et fabrique leur version future. L’artiste imagine des statues bien existantes à plus “de mille ou dix mille ans dans le futur”. Elles sont montrées érodées, détériorées, dans “un état de décomposition explicite” grâce à l’ajout de matériaux géologiques. La pureté des cristaux tranche avec le mal qui semble ronger les statues sous nos yeux.

Daniel Arsham. (© Claire Dorn/Courtesy Daniel Arsham/Galerie Perrotin)

Début janvier, il exposait à la galerie Perrotin une sélection d’œuvres conçues à partir des moulages “de certaines œuvres les plus symboliques des collections du musée du Louvre à Paris, du musée de l’Acropole à Athènes, du Kunsthistorisches Museum à Vienne et de la basilique San Pietro in Vincoli de Rome”, spécifie la galerie Perrotin. Ce mois-ci, et jusqu’au 7 juin 2021, c’est le musée Guimet qui se fait l’écrin de travaux inédits.

Créer des ponts spatio-temporels

Daniel Arsham a créé des œuvres dans l’optique précise de les mettre en regard avec la collection permanente du musée Guimet, dédié aux arts asiatiques. Sera également présenté – pour la première fois en Europe – un “jardin zen japonais” signé Arsham.

Daniel Arsham. (© Claire Dorn/Courtesy Daniel Arsham/Galerie Perrotin)

Cette installation est directement liée aux interrogations temporelles de l’artiste. Il raconte qu’à Kyoto, il a été “particulièrement intrigué par la façon dont les jardins apparaissent permanents et sont pourtant complètement éphémères et refaits chaque jour”. “Ces structures, qui semblent exister pour nous dans le moment présent, ne font que traverser le temps”, s’émerveille-t-il.

L’exposition, précise le musée, “souligne la diversité artistique des sculptures orientales et occidentales […] créant un dialogue sur la place de ces objets dans le temps et les cultures”. Le champ est laissé libre au public, qui peut se créer ses associations spatio-temporelles, s’interroger quant à ses traces laissées sur terre, à l’immédiateté apparente de ce qui nous entoure et aux illusions du temps.

Daniel Arsham. (© Claire Dorn/Courtesy Daniel Arsham/Galerie Perrotin)

Daniel Arsham. (© Claire Dorn/Courtesy Daniel Arsham/Galerie Perrotin)

Daniel Arsham. (© Claire Dorn/Courtesy Daniel Arsham/Galerie Perrotin)

Daniel Arsham. (© Claire Dorn/Courtesy Daniel Arsham/Galerie Perrotin)

Daniel Arsham. (© Claire Dorn/Courtesy Daniel Arsham/Galerie Perrotin)

Daniel Arsham. (© Claire Dorn/Courtesy Daniel Arsham/Galerie Perrotin)

La “Carte blanche à Daniel Arsham – Moonraker” est présentée au musée Guimet jusqu’au 7 juin 2021.