Leonardo DiCaprio et ses parents fondent lentement dans une galerie parisienne

Leonardo DiCaprio et ses parents fondent lentement dans une galerie parisienne

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© Urs Fischer/Galerie Gagosian

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Par Lise Lanot

Publié le

Avec cette sculpture familiale éphémère, l'artiste suisse Urs Fischer a décidé de s'immiscer dans l'intimité de l'acteur oscarisé.

À la galerie Gagosian, à Paris, l’artiste contemporain Urs Fischer présente jusqu’à la fin de l’automne “Leo”, une exposition de ses derniers travaux. L’œuvre ayant donné son nom à l’exposition – nom jusque-là inexpliqué – a fait sensation lors de son inauguration, ce lundi 14 octobre, quelques jours avant l’ouverture de la Fiac.

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Au milieu du rez-de-chaussée de la galerie se trouve une sculpture plus grande que nature d’un Leonardo DiCaprio tiraillé entre ses parents, George DiCaprio et Irmelin Indenbirken, qui ont divorcé un an après sa naissance.

“Leo (George & Irmelin)”, 2019. (© Urs Fischer/Courtesy de la galerie Gagosian)

Au centre de l’œuvre, l’acteur américain est dédoublé en frères siamois : d’un côté, il s’adresse nonchalamment à son père, et de l’autre, il enlace sa mère avec un grand sourire aux lèvres. L’œuvre est une commande du fils DiCaprio, commande qu’Urs Fischer aurait mis quelques mois à accepter : “[Leonardo DiCaprio] contrôle beaucoup son image et j’ai pensé qu’il serait intéressant de situer [cette sculpture] hors du champ [de ce professionnalisme]”, rapporte The Art Newspaper.

Décidé à rentrer dans le champ de l’intime en réalisant un portrait de famille en trois dimensions pour l’acteur, l’artiste a eu l’idée de ce triangle asymétrique après avoir réuni Leonardo, George et Irmelin un après-midi à Los Angeles. Sans doute impressionné par la relation très fusionnelle entretenue par Leonardo DiCaprio et sa mère, l’artiste montre un acteur présentant des facettes bien différentes à sa mère et au reste du monde.

Lors de cette rencontre, Urs Fischer a utilisé un scanner tridimensionnel afin de recueillir le plus d’informations possible sur leur silhouette, leurs traits et les textures de leur peau et de leurs cheveux.

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“Leo (George & Irmelin)”, détail, 2019. (© Urs Fischer/Courtesy de la galerie Gagosian)

Les personnages sont faits de cire et du haut de leur crâne sort une mèche de bougie. Lundi dernier, à l’ouverture de l’exposition, la mèche a été allumée, scalpant doucement Leo. Au fur et à mesure de l’événement, le trio (qui est presque un quatuor) va ainsi se désintégrer jusqu’à devenir une flaque informe de cire.

Les statues de cire d’Urs Fischer trouvent généralement preneur pour environ un million de dollars (environ 900 000 euros). Il est possible de les remodeler pour environ 50 000 dollars (à peu près 45 000 euros) avant de les consumer et de les recréer à l’infini.

L’artiste préfère l’intermittence de ce genre de projets à la permanence des matériaux solides tels que le marbre, qui alourdit la signification et donc la création d’une œuvre. À défaut de croiser Leo, sa version suintante est visible (sans doute pas pour très longtemps) dans le 8e arrondissement parisien.

“Leo (George & Irmelin)”, 2019. (© Urs Fischer/Courtesy de la galerie Gagosian)

“Leo (George & Irmelin)”, détail, 2019. (© Urs Fischer/Courtesy de la galerie Gagosian)

“Leo” d’Urs Fischer est visible à la galerie Gagosian, jusqu’au 20 décembre 2019.