Les 5 expos à ne pas rater en France ce mois de mai

Les 5 expos à ne pas rater en France ce mois de mai

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© Musée Sainte-Croix, Poitiers, France/Musées de Poitiers-Christian Vignaud

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Par Lise Lanot

Publié le

Des expos pour canaliser sa colère, raconter le male gaze au XIXe siècle et libérer les corps.

Au programme pour ce mois de mai 2022 : de la peinture de nus monumentaux, de la sculpture pour raconter les histoires de femmes noires, de l’art romantique pour raconter les émotions qui nous animent.

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“Le Musée sentimental” d’Eva Aeppli au Centre Pompidou-Metz

Le Centre Pompidou-Metz présente la “première rétrospective consacrée en France à Eva Aeppli”, artiste suisse multi-facettes passée par la peinture et la sculpture de tissus et de bronze. L’exposition s’intéresse à ses créations textiles et les met en regard avec les œuvres de Jean Tinguely (qui fut son époux), Niki de Saint Phalle, Louise Bourgeois ou encore Annette Messager.

Ces interactions permettent de mettre en lumière la façon dont “l’art de la sculptrice suisse continue d’exercer une influence sensible sur la scène contemporaine”, souligne le musée. De quoi (re)découvrir les visages épurés et torturés d’Eva Aeppli.

Eva Aeppli avec Ama lors du montage de l’exposition “Eva Aeppl” à la galerie Felix Handschin, Bâle, 1969. (© Susanne Gyger, Lucerne/Musée Tinguely, Bâle/Helen Sager/ADAGP, Paris)

Jusqu’au 14 novembre 2022.

“La Ventriloque rouge” de Mary Sibande au Musée d’art de Lyon

À Lyon, la sculpture est à l’honneur avec “Le Ventriloque rouge”, exposition de l’artiste sud-africaine Mary Sibande qui “retrace l’histoire des femmes noires sud-africaines et réaffirme leur place dans l’histoire complexe d’un pays souffrant encore de la ségrégation raciale”, précisions-nous en février.

À travers son art, Mary Sibande raconte les inégalités et le racisme que la fin de l’apartheid est loin d’avoir effacé. La violence et la “canalisation de la colère” se font personnages principaux de l’exposition “sous la forme d’une vaste installation sculpturale et sonore sur un étage entier”.

Mary Sibande, La Ventriloque rouge. (© SMAC Gallery, Le Cap et Johannesburg ; Photo : Blaise Adilon)

Jusqu’au 10 juillet 2022.

“Héroïnes romantiques” au Musée de la vie romantique, à Paris

La cossue demeure du Musée de la vie romantique se fait l’écrin d’une exposition consacrée aux “héroïnes romantiques”. Tableaux, sculptures, manuscrits, enregistrements audio et vidéo viennent mettre en lumière et interroger les représentations des femmes (souvent réalisées par des artistes hommes) du XIXe siècle.

La centaine d’œuvres exposées raconte des héroïnes du passé, “mythologiques et historiques”. Montrées en tant qu’objets d’un regard masculin qui les fragilise ou les fantasme, les femmes de l’exposition existent aussi du côté de la création – avec les travaux de George Sand, Marie-Victoire Jaquotot, Frédérique O’Connell et d’autres. De nombreux cartels informatifs permettent au public de naviguer à vue au sein de la myriade d’histoires racontées.

Léopold Burthe, Ophélia 1852. (© Musée Sainte-Croix, Poitiers, France/Musées de Poitiers-Christian Vignaud)

Jusqu’au 4 septembre 2022.

Cristina BanBan à la galerie Perrotin, à Paris

Ce mois de mai, le rez-de-chaussée de la galerie Perrotin est peuplé des corps monumentaux de Cristina BanBan. Sur ses grandes toiles, des visages de femmes nous toisent, leurs regards et leurs membres s’entremêlant dans un travail de lignes et de textures qui happent le public.

Les variations de lignes et de couleurs n’obstruent cependant pas les scènes au sein desquelles un seul corps se détache : celui de l’artiste, rapportions-nous. “C’est le corps que je connais le mieux”, explique la peintre espagnole.

Cristina BanBan, Les Senyoretes, 2021. (© Guillaume Ziccarelli/Perrotin)

Jusqu’au 28 mai 2022.

“Shirley Jaffe – Une Américaine à Paris” au Centre Pompidou, à Paris

Peintre abstraite expressionniste, Shirley Jaffe a quitté les États-Unis pour la France au début des années 1950. La géométrie dynamique de ses œuvres peuple les galeries 3 et 4 du musée et décrit bien l’état d’esprit de l’artiste, qui affirmait : “Nous vivons dans un monde qui n’est pas parfait. L’art parle de cette imperfection.”

L’accrochage est organisé de façon chronologique, ce qui permet, de façon ponctuelle, “des vis-à-vis entre des œuvres d’époques différentes”. Pour permettre une incursion dans le travail et la méthode de l’artiste, les œuvres sont présentées aux côtés de “précieuses notes d’atelier relevées par l’artiste” ainsi que “du matériel d’archive recueilli dans l’atelier” de Shirley Jaffe, situé dans le Ve arrondissement parisien.

Shirley Jaffe, Sans titre (Little Matisse), 1968. (© Centre Pompidou/MNAM-CCI/Audrey Laurans/Dist. RMN-GP/Adagp, Paris 2022)

Jusqu’au 29 août 2022.