Les gadgets d’espions du “Musée du KGB” seront bientôt mis aux enchères

Les gadgets d’espions du “Musée du KGB” seront bientôt mis aux enchères

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© Timothy A. Clary/AFP

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Ouvert peu avant le confinement, le musée va définitivement fermer ses portes et vendre ses précieux objets d'espions russes.

Pistolet à balle unique en forme de rouge à lèvres, sac à main cachant un appareil photo sophistiqué : une vaste collection d’objets utilisés par les renseignements soviétiques pendant la guerre froide va être mise aux enchères, une première destinée à séduire les fans du monde de l’espionnage du monde entier.

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Les quelque 400 lots qui seront mis aux enchères par la maison américaine Julien’s – en ligne puis en personne, de mi-janvier au 13 février 2021 – étaient jusqu’à récemment exposés, sur fond de musique et avec des meubles d’époque, au Musée du KGB. Un musée privé ouvert à Manhattan en janvier 2019 par l’historien lituanien Julius Urbaitis. Mais l’aventure aura été brève, écourtée par la pandémie qui a fermé pendant des mois les musées new-yorkais. Si les grands musées ont rouvert cet automne, les moins connus, comme le Musée du KGB, sont restés fermés.

Les Urbaitis ont renoncé au musée new-yorkais pour se concentrer sur un autre projet de musée en Lituanie, explique Martin Nolan, directeur exécutif de Julien’s. Spécialisée dans les enchères d’objets de pop culture, la maison américaine est ravie d’être la première à tirer profit de “la curiosité et de la fascination pour le monde de l’espionnage”, dit-il.

Le contexte est porteur, avec les accusations récurrentes d’interférences russes sur les élections américaines ou européennes, les empoisonnements au Novitchok, ou la pandémie qui pousse les gens à “chercher de nouvelles distractions”, y compris via des enchères d’objets inhabituels, selon M. Nolan. D’une porte de prison du KGB à la version soviétique de la machine à encoder/décoder Enigma, en passant par un buste de Lénine, les estimations peuvent varier de quelques centaines à 12 000 dollars.

Mais la valeur de nombreux objets – comme le rouge à lèvres tueur – se situe entre 800 et 1 200 dollars, selon M. Nolan. De quoi “déclencher de fascinantes conversations lors d’un dîner entre amis”, et attirer tant des Russes nostalgiques de l’ère soviétique que des fans de James Bond ou simplement des gens en quête d’un bon “investissement”, dit-il.

Pour compléter cette vente, Julien’s mettra également sous le marteau quelques autres souvenirs de la guerre froide, comme un bulletin de lycée de Che Guevara, une lettre de 1958 signée Fidel Castro dans laquelle le révolutionnaire cubain présente ses plans pour prendre La Havane (estimée entre 1 000 et 1 500 dollars), ou certains objets liés à la période de la course à l’espace américano-soviétique. 

Avec AFP.