Les œuvres surréalistes de Giacometti font l’objet d’une exposition

Les œuvres surréalistes de Giacometti font l’objet d’une exposition

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© Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images

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Par Donnia Ghezlane-Lala

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Ces œuvres sont nées de son amitié avec l’écrivain André Breton, et ont été largement inspirées par le mouvement surréaliste.

Des œuvres d’Alberto Giacometti, inspirées des Surréalistes, et plus particulièrement du poète André Breton, sont exposées à l’Institut Giacometti à Paris jusqu’au 10 avril 2022. Trois sculptures très différentes de L’Homme qui marche, très connu, sont au cœur de cette exposition, qui met en lumière la relation des deux artistes ainsi que leurs influences réciproques au travers de leur correspondance et de carnets à dessin.

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Une dizaine de tableaux de Miro, Arp, Dalí ou Ernst (entre autres), provenant de musées français et étrangers et de collections privées, sont exposés en miroir, ainsi qu’une série de photographies mettant en avant plusieurs artistes femmes de l’époque : Dora Maar, Leonora Carrington et Meret Oppenheim. Cette dernière a notamment réalisé L’Oreille de Giacometti, étonnante petite sculpture en bronze de dix centimètres de haut.

Au cœur de cet univers trône la Boule suspendue, une cage de métal et plâtre, à l’intérieur de laquelle une sphère suspendue semble pouvoir glisser sur l’arête d’un croissant. Cette œuvre a été acquise en 1930 par André Breton, chef de file du groupe surréaliste.

À ses côtés : le Cube, polyèdre irrégulier à douze faces, lié à la mort et à la mélancolie, réalisé par Giacometti suite au décès de son père, et L’Objet invisible, une femme semi-assise tenant dans ses mains un objet invisible, inspirée par un demi-masque en tôle découvert par les deux amis au marché aux puces en 1934.

Partageant le goût des Surréalistes pour l’automatisme, l’irrationnel, l’onirisme ou le jeu de l’amour cruel, Giacometti intégrera le groupe pendant cinq ans (1930-1935) avant de s’en éloigner en raison de divergences politiques et esthétiques, nouant des relations d’amitié fortes qu’il conservera néanmoins avec plusieurs artistes, notamment Breton.

Dans son cercle, Giacometti participe aux enquêtes sur la “connaissance irrationnelle de l’objet” et collabore à des recueils et revues du mouvement, publiant illustrations, poèmes et récits de rêves. Ses œuvres seront photographiées par Man Ray, Dora Maar, Brassaï ou Jacques-André Boiffard, qui réalisent aussi les premiers portraits photographiques de l’artiste.

Les œuvres présentées sont issues de la Fondation Giacometti, forte de 10 000 pièces données par Annette Arm, la veuve de l’artiste après sa mort en 1966. La Fondation a ouvert en juin 2018 un institut dans un hôtel particulier de style Art Déco, ancien atelier du décorateur Paul Follot à Denfert, restauré par les architectes Pascal Grasso et Pierre-Antoine Gatier.

Giacometti, peintre et sculpteur suisse majeur de l’art moderne, avait établi son atelier historique dans ce quartier autour de Montparnasse, lieu d’effervescence artistique du XXe siècle. L’institut abrite une reconstitution presque grandeur nature de cet atelier.

Konbini arts avec AFP.