On a testé un atelier d’art libre avec Maliv, et ça nous a fait un bien fou

On a testé un atelier d’art libre avec Maliv, et ça nous a fait un bien fou

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© Ana Corderot/Konbini arts

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Par Ana Corderot

Publié le

Une heure et demie de création en harmonie avec le corps et l’esprit.

Il y a deux semaines, sous une chaleur ardente, je rendais visite à l’artiste Marion Livran (aka Maliv) dans son chaleureux atelier “Établi”. Depuis ce havre de paix dédié à la création, Marion se laisse porter au gré de ses inspirations et réalise des linogravures voluptueuses explorant les êtres et corps humains.

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Après une reconversion totale, celle qui était graphiste en agence a trouvé dans la pratique artistique libre et personnelle un moyen de panser ses maux. Pour étayer son travail, elle suit en parallèle une formation de médiation artistique et organise depuis quelque temps des ateliers d’art libre ouverts à tou·te·s. Attirée par ces ateliers spécifiques, j’avais donc envie d’expérimenter à ses côtés cette activité artistique d’un genre nouveau.

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L’art libre, une pratique méditative et intuitive

De manière générale, on s’autocensure facilement et on ne se rend pas compte à quel point notre mental nous empêche d’agir ou de découvrir des choses. Cette manie quotidienne concerne notamment le domaine de la création ; de nombreuses personnes s’interdisent de créer, pensant à tort ne pas être assez qualifiées.

De fausses croyances nous bloquent et nous font penser que ce n’est pas fait pour nous : “Je ne sais pas dessiner, je ne sais pas faire, je ne suis pas créative…” Mais pourquoi s’interdire des moments qui nous sont simplement bénéfiques ?

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C’est exactement cela que cherche Maliv dans ses ateliers d’art libre : retrouver l’apaisement qu’on s’empêche quotidiennement. Elle insiste également sur la nécessité de lâcher prise et de se défaire de tout jugement, ne serait-ce que sur le plan esthétique.

Nous ne sommes pas là pour repartir avec un vase en céramique ou une gravure, mais bel et bien pour prendre soin de soi, en s’ancrant dans le présent et dans la matière. Cette activité encadrée permet de sortir d’un cadre théorique pur, celui du cours d’art traditionnel. Il s’agit donc d’une démarche sensible et intime qui demande d’être en phase avec son ressenti et ses émotions.

En pratique…

Avant de débuter la session, une méditation ou un tirage de cartes est proposé. C’est un temps d’introspection qui permet de faire le vide intérieur et de poser un silence sur l’effervescence ambiante. Il permet de se libérer mentalement. Si des émotions surgissent lors de la méditation, c’est tout à fait normal : “On ne les juge pas, on les accueille.”

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Une fois la méditation terminée, une discussion est engagée, on parle de nos émotions si besoin. Maliv nous emmène vers une activité artistique qu’elle considère comme pertinente suite à notre échange. À chaque session, les activités fluctuent et évoluent selon les envies et les émotions de chacun·e.

Pour ma part, elle me propose de réaliser “un bain de couleur”. Je dois immerger une feuille de papier dans un bac d’eau. Une fois le bain terminé, j’ajoute des couleurs à l’aquarelle comme bon me semble. Je n’ai que deux couleurs à travailler : l’orange et le bleu. Le but ici n’est en aucun cas de reproduire quelque chose de réaliste mais véritablement de travailler les couleurs en laissant libre cours à mon intuition, en écoutant mon inconscient.

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La phase de méditation m’a incitée à me libérer de ma charge mentale et à me connecter avec mes émotions, je ne pensais plus à ce que je devais faire mais je me laissais aller à l’ajout de couleurs sur la feuille. Ce qui est sorti n’était pas forcément beau mais je n’y faisais même plus attention : j’étais seulement dans la création. Je me laissais porter par la musique qui accompagnait mes gestes et je ne réfléchissais guère. D’une certaine manière, j’étais en harmonie avec mon corps et mon esprit.

L’acte créateur, un acte libérateur

À la manière d’une séance de sport, de yoga ou d’une randonnée en pleine nature, la création nous incite à être dans l’action. C’est finalement un prétexte comme un autre pour se recentrer, quitter son intellect et revenir au corps.

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Ce qui compte dans cet atelier, c’est l’acte créatif en tant que tel, dépourvu de règles imposées, c’est le fait de se laisser porter et d’être dans le moment présent. Qu’on le veuille ou non, il y aura forcément quelque chose qui se dégagera de cet acte, des émotions voulues ou non, sans doute un soulagement, un sentiment d’apaisement…

Ce sont des séances actives, où nous sommes maître·sse·s de nos actions et où nous faisons appel à notre inconscient. Quelque part en nous se nichent des choses indicibles et le fait de pouvoir les retranscrire via la matière, le concret, permet de les intercepter et de les voir sous un autre angle. C’est en quelque sorte un acte thérapeutique.

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Vous pouvez retrouver le travail de Maliv sur son site ou sur son compte Instagram. Pour réserver des ateliers d’art libre, rendez-vous ici.