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Un artiste prétend vouloir exposer 70 000 euros de billets et… part avec l’argent

Un artiste prétend vouloir exposer 70 000 euros de billets et… part avec l’argent

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© Laura Cleffmann/Unsplash

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Le culot porte un nom : Jens Haaning. L'artiste danois a osé baptiser son œuvre "Prends l'argent et tire-toi".

Il devait exposer pour l’équivalent de plus de 70 000 euros de billets de banque collés sur une toile : un artiste danois a finalement décidé de présenter des cadres vides et de garder la petite fortune pour lui, rebaptisant ses œuvres Prends l’argent et tire-toi.

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Le musée Kunsten d’Aalborg, dans l’ouest du Danemark, avait convenu de prêter une forte somme d’argent liquide à Jens Haaning, un artiste danois de 56 ans, pour qu’il puisse reconstituer une de ses anciennes œuvres représentant un an de salaire au Danemark et en Autriche, en coupures danoises et en euros.

Mais “deux jours avant l’ouverture de l’exposition, nous avons reçu un message de Jens nous disant qu’il n’avait pas produit les œuvres sur lesquelles nous nous étions mis d’accord”, avec les billets accrochés sur la toile, explique son directeur, Lasse Andersson.

À la place, l’artiste explique qu’il en enverra d’autres “intitulées Prends l’argent et tire-toi, raconte à l’AFP le responsable du musée. À l’ouverture des caisses, le personnel a pu constater que c’était bien ce que le plasticien avait fait : l’argent n’y était pas et les toiles étaient immaculées.

Une fois la stupéfaction passée, le directeur a été pris d’un fou rire et le musée a décidé de présenter les deux œuvres dans le cadre d’une exposition sur le travail moderne. “Elles offrent une approche humoristique et amènent à réfléchir sur la manière dont on valorise le travail”, justifie-t-il.

Un joli pied de nez

De son côté, l’artiste a défendu son geste. Selon lui, c’est une façon d’affirmer “que nous avons aussi la responsabilité de remettre en question les structures dont nous faisons partie”. “Si ces structures sont complètement déraisonnables, nous devons rompre avec elles”, a justifié Jens Haaning dans un communiqué de presse.

Pour le moment, le directeur de l’institution a choisi de se concentrer sur la valeur artistique des deux tableaux, tout en reconnaissant qu’il ne désespérait pas de voir un jour ceux qu’il avait commandés. Mais après le dernier jour de l’exposition, le 16 janvier 2022, ses considérations ne seront plus ni esthétiques ni philosophiques.

“Nous prendrons les mesures nécessaires pour que Jens Haaning respecte son contrat et rende l’argent”, a-t-il souligné. Pour son travail, Haaning avait reçu 10 000 couronnes (1 340 euros), auxquels s’ajoutent une prime d’exposition. 

Avec AFP.