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Les troublantes cabines de soins de l’Institut d’esthétique revisitent l’univers de la beauté

Les troublantes cabines de soins de l’Institut d’esthétique revisitent l’univers de la beauté

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Par Aude Jouanne

Publié le

Masque à la bave d’escargot, cercueil pour apprendre à mourir, sauna où l’on transpire sur de la techno, bienvenue à L’Institut d’esthétique aux “cabines de ‘soins’ aussi relaxantes que troublantes”.

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Fondé en 2016 par la productrice Haily Grenet ainsi que le collectif d’artistes Émile Degorce-Dumas et Vincent Voillat, l’Institut d’esthétique a répondu à l’invitation de Vittoria Matarrese, commissaire générale du festival de performances Do Disturb qui faisait le week-end dernier son retour au Palais de Tokyo pour sa 4e édition.

Constitué de quinze cabines de “soins” en tout genre, cet institut d’esthétique interroge le corps comme outil de communication et de socialisation, l’art comme créateur de rapports directs au monde au-delà de leurs représentations.

Entre expériences sensorielles et performances, la proposition du collectif et de ses artistes invités revisite l’univers de la beauté et du bien-être avec ironie ou poésie, et crée une bulle dimensionnelle où les clients-observateurs peuvent réinvestir leur image. Focus sur trois projets expliqués par leurs créateurs.

My Beauty Snail Project

“Véritable merveille de la nature, la bave d’escargot révolutionne le milieu des produits cosmétiques pour la peau. Ses composants naturels ont des propriétés régénérantes et réparatrices exceptionnelles pour les cellules de la peau humaine.

Ses vertus naturelles permettent de traiter et réparer beaucoup d’imperfections de l’épiderme de par l’intensification du processus de régénération des cellules de la peau. Les composants de la bave d’escargot permettent aussi de retarder et d’atténuer les effets du vieillissement cutané”, déclare les artistes.

Sólarsteinn UVB

“Ce monolithe hybride pourrait être un objet votif sans âge érigé pour convoquer la bonne mine et le teint hâlé, ou un objet de culte contemporain à la gloire du soleil, astre nécessaire à toute forme de vie mais également extrêmement puissant et destructeur.

Cet objet d’aspect brut n’est pas totalement sympathique, il rayonne d’ultraviolets ou UV. Ces rayons dégagent une forte énergie, qui peut provoquer des brûlures au niveau de la peau. Ceux-ci entraînent également un relâchement des tissus, une perte de la fermeté de la peau et l’apparition de rides. Les rayons pénètrent profondément et peuvent entraîner des modifications génétiques, touchant l’ADN”, explique Vincent Voillat.

La Déblacle

“Le lac Baïkal, la plus grande réserve d’eau douce mondiale, devient un support glacé et fictionnel, un prétexte à une œuvre à quatre mains, visuelle et sensorielle. La débâcle est la période de la fonte des glaces. Changement d’état, elle survient au printemps, et signe la fin de la léthargie du lac, le commencement d’un autre cycle.

L’installation commence avec une représentation du lac issu d’une collecte d’éléments : brins d’herbe, eau, bois, roche. Le son et l’image fusionnent pour créer une thérapie par les sensations entre hypnose et méditation. Avec un massage du tympan et de la rétine, le lac accompagne le battement du cœur, la voix off guide et magnétise peu à peu le public dans un monde fictif, quelque part entre la destruction et la renaissance”, racontent Laura O’rorke et François-Xavier Zoumenou à propos de leur œuvre.