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Ce street artist italien transforme les tags racistes en dessins de nourriture

Ce street artist italien transforme les tags racistes en dessins de nourriture

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Par Robin Panfili

Publié le

À Vérone, l’artiste Cibo s’est fait un nom en recouvrant les tags et les graffitis racistes par des dessins de légumes, de fromages ou de tortellini.

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En Italie, la récente arrivée au pouvoir de Matteo Salvini, figure de l’extrême droite, a décomplexé les discours néofascistes. Elle a également décomplexé les discours racistes et haineux… jusque sur les murs de certaines villes du pays. Alors, à Vérone, un artiste a décidé d’agir et de protester à son échelle.

Depuis une dizaine d’années, Pier Paolo Spinazzè, ou Cibo, recouvre les inscriptions, tags et graffitis fascistes de sa ville d’enfance par des tags de produits et autres plats du patrimoine culinaire italien, rapporte Vice News. L’idée lui est venue en 2008, après qu’un de ses amis a été tué par des militants racistes.

Mais depuis le mois de juin, les choses semblent s’être accentuées, après que l’Italie refuse à plusieurs bateaux humanitaires d’accoster sur son littoral ou que Matteo Salvini évoque l’idée de recenser la population rom vivant sur le territoire italien. “Il y a des croix gammées, des insultes racistes. J’ai atteint un point de saturation et j’ai décidé de les faire disparaître”, explique l’artiste.

Le symbole de la salade caprese

Un moyen, dit-il, de mettre en application ses deux passions : l’art et la nourriture. Pour chaque svastika, une peinture de tortellini au potiron. Une répétition qui, à la manière de ce symbole raciste, deviendra peut-être un jour son icône de protestation.

Aux yeux de Cibo, les plats italiens sont un très bon moyen de mettre en avant un message d’unité et de fraternité entre les différentes cultures, à l’image de la salade caprese, composée de tomates, de mozzarella et de basilic : “Le basilic nous vient d’Inde, l’huile d’olive de Syrie, la mozzarella est italienne et la tomate est originaire de Colombie.”

Aujourd’hui, son travail est bien connu du public. S’il reçoit régulièrement des menaces et insultes, d’autres lui font part de leur admiration. Et lui font signe lorsque de nouveaux graffitis racistes font leur apparition, afin qu’il puisse intervenir et venir les recouvrir.

Pour en savoir plus, voici le reportage vidéo de Vice.