Une photo alarmante d’alpinistes en file indienne sur l’Everest a fait le tour du Web

Une photo alarmante d’alpinistes en file indienne sur l’Everest a fait le tour du Web

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© Nirmal Purja Magar

photo de profil

Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Prise par Nirmal Purja Magar, le 22 mai dernier, la photo a fait le tour de la Toile depuis.

Ces dernières semaines, huit alpinistes ont perdu la vie dans leur ascension de l’Everest, et dix sur les autres sommets de l’Himalaya. Si cette ascension peut s’avérer très dangereuse, elle ne dissuade pas pour autant des hordes de personnes de s’y frotter. Nirmal Purja Magar (aussi connu sous le nom de “Nims” ou “Nimsdai” sur Instagram) a immortalisé une situation pour le moins impressionnante, le 22 mai dernier, alors qu’il escaladait ce mont de 8 848 mètres d’altitude.

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“Mise à jour du . J’ai escaladé l’Everest à 5 h 30 et Lhotse à 15 h 45 malgré le trafic chargé. Je suis maintenant au camp Makalu. Je vais terminer mon ascension du mont depuis ce camp. Je vous tiendrai au courant quand j’aurai terminé Makalu. Merci pour votre soutien, surtout à mes sponsors.”

Par “trafic chargé”, il désigne en fait les 320 personnes faisant la queue au sommet. Un nombre effarant quand on pense au manque d’oxygène lié à l’altitude, au temps imparti pour chaque alpiniste et aux risques de gelures et de mal de montagne. Il nous revient en tête des scènes angoissantes du film Everest.

Un cliché viral

Sur la photo, des centaines de personnes font la queue sur le sommet, menacées par le vide des deux côtés. Depuis que Nirmal Purja Magar l’a posté, le cliché a fait le tour des réseaux sociaux, notamment aidé par le compte Twitter @EverestToday qui l’a publié le 24 mai, soit deux jours après.

“Plusieurs touristes en haute altitude. Des Sherpas montant et descendant dans la zone de la mort [zone située à plus de 8 000 mètres d’altitude, où l’oxygène se fait rare, ndlr] du mont Everest, le 22 mai 2019.”

Nirmal est détenteur de trois records du monde et a escaladé six des plus hauts sommets du monde au cours de ces quatre dernières semaines : Annapurna, Dhaulagiri, Kanchenjunga, Everest, Lhotse et Makalu – les trois derniers monts en 48 heures.

Dans le cadre de son défi qu’il documente jour après jour, il s’est lancé dans l’ascension des 14 sommets de l’Himalaya culminant les 8 000 mètres d’altitude, en sept mois, afin de battre le record du Polonais Jerzy Kukuczka qui a réalisé cette prouesse alpiniste en sept ans.

S’il y a une telle recrudescence de touristes-alpinistes au sommet de l’Everest à cette période de l’année, c’est parce que le temps est réputé pour être plus clément et propice à la montée. Ces files d’attente de plusieurs heures en pleine zone de la mort pourraient être la cause de l’augmentation des décès d’alpinistes sur ce mont meurtrier.

L’AFP rapporte également qu’il y a eu cette année une multiplication des permis d’ascension. Le Népal a délivré 381 permis pour le printemps 2019 et 140 supplémentaires ont été donnés pour escalader l’Everest depuis le Tibet. Étant donné que chaque personne est accompagnée d’un guide, cela devrait faire près du double d’alpinistes susceptibles de se croiser sur la même route lors de cette saison. Il n’est pas impossible de voir d’autres photos aussi alarmantes que celle-ci circuler dans les prochaines semaines.