À Rome, il est possible de louer les services d’un “Boyfriend of Instagram”

À Rome, il est possible de louer les services d’un “Boyfriend of Instagram”

Image :

© Jakob Owens/via Unsplash

photo de profil

Par Pauline Allione

Publié le

Une agence de voyage propose aux touristes de se la jouer influenceur·se·s.

Vous voyagez seul·e, ou vos potes, saoulé·e·s par vos shootings, refusent de vous photographier ? En Italie, et plus précisément à Rome, une agence de voyages a trouvé la solution. Pour la modique somme de 599 euros, l’agence Roma Experience propose un “Insta-Boyfriend Tour”, qui consiste à arpenter la ville pendant trois heures en compagnie d’un homme qui jouera le rôle de “Boyfriend of Instagram”.

À voir aussi sur Konbini

Pour faire bref, ce photographe personnalisé a pour mission de suivre le ou la client·e dans les rues de la capitale italienne, pour l’immortaliser sous toutes ses coutures.

La fontaine de Trevi en arrière-plan, devant le Colisée, sur la place du Capitole…

Le “Insta-Boyfriend Tour” propose, via un circuit, de découvrir les monuments incontournables de la ville en enchaînant les shootings photo. Une façon un peu particulière de voyager, puisque le but premier est d’alimenter ses réseaux sociaux. Dans l’idée de cette agence, le voyage ne se partage pas à l’instant où il est vécu mais plutôt le soir, au moment de poster ses plus belles photos sur Insta.

“Nous savons que tout le monde n’a pas une moitié prête à prendre des photos d’eux toute la journée, sous tous les angles – nous n’avons pas tous la chance des influenceur·se·s d’Instagram ! C’est la raison pour laquelle nous avons lancé ce programme de visites photographiques à Rome, qui vous permettra de vivre une journée dans la vie d’un modèle Insta”, explique l’agence sur son site.

Faire du like

(© Alessia Cocconi/Unsplash)

Ce genre de formule destiné aux touristes prouve encore une fois la place grandissante accordée aux réseaux sociaux au sein du voyage. Entre les jeux d’influence qui s’y déroulent et la surpopulation engendrée dans certains spots qualifiés d’”instagramables”, les conséquences sur la nature sont de plus en plus visibles – en termes de déchets rejetés en plein air notamment –, tandis que certains lieux se voient dénaturés par l’affluence de touristes armé·e·s d’appareils photo ou de perches à selfies.

En 2017, une étude menée par le site de voyage Expedia sur les 18-34 ans posait un triste constat : deux tiers des millennials interrogé·e·s déclaraient que leur premier critère pour choisir leur destination de vacances était leur “instagramabilité”. En bref, ces dernier·e·s préfèrent miser sur des lieux au fort potentiel esthétique, susceptibles de générer du like et de leur faire gagner des followers.

Et ça, les acteur·rice·s du tourisme l’ont bien compris : si jouer l’assistant photo dans la vraie vie peut très vite devenir ennuyeux, ce rôle devient tout de suite plus intéressant au vu de la somme à débourser.