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Clichés suggestifs, photos de pieds… Bienvenue sur le site qui dénude les influenceurs

Clichés suggestifs, photos de pieds… Bienvenue sur le site qui dénude les influenceurs

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© OnlyFans/ Clément Castelli

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Par Lise Lanot

Publié le

Avec ses 6 millions d'utilisateur·trice·s, OnlyFans propose du contenu intime créé par des influenceur·se·s.

“En ce qui nous concerne, si vous êtes sur les réseaux et produisez votre propre contenu, vous devriez utiliser OnlyFans” : voilà une annonce bien alléchante de la part de OnlyFans, un site mis en ligne en 2016 et qui connaît une forte expansion depuis l’année dernière.

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“Que vous publiiez des tutos, des vidéos de coulisses ou un nombre infini de selfies, un grand nombre de vos abonné·e·s seraient prêt·e·s à payer pour voir ça !”, poursuit le site.

En effet, en 2019, tout se monnaye. Pourquoi publier (plus ou moins) gratuitement du contenu sur ses réseaux quand on peut en tirer quelques revenus supplémentaires chaque mois ? Gagner de l’argent, c’est ce que propose OnlyFans. Contre un abonnement allant de 4,99 dollars à 49,99 dollars (de 5,50 euros à 45 euros environ), les utilisateur·rice·s peuvent accéder à des images intimes de leurs influenceur·se·s préféré·e·s.

Pour une telle somme cependant, ce ne sont pas vraiment des selfies de visages que les abonné·e·s espèrent trouver. Jason Parham a décidé de mener l’enquête pour le magazine Wired. Dans le cadre de cette investigation, repérée par le site Korii, le journaliste a rencontré le Français Clément Castelli. L’ancien participant à l’émission de télévision Les Marseillais propose des clichés semi-érotiques à ses abonné·e·s – pour la plupart masculins – qui lui font parfois des demandes spéciales : photos de pied ou envoi de caleçon, par exemple.

Captures d’écran du site OnlyFans.com

Vendre de “l’intime”, un paradoxe qui gagne du terrain

Le jeune homme affirme qu’un très bon mois sur la plateforme peut lui rapporter jusqu’à 7 200 euros. Lorsqu’il s’agit du contenu de ses publications, les réponses sont plus floues, précise le journaliste américain :

“Quand un abonné a demandé à Castelli de coucher avec sa petite amie, il ne savait pas quoi lui répondre. Le client voulait payer mais c’est une frontière que le jeune homme n’a pas voulu dépasser.

‘Je ne fais pas de porno’, dit-il, évoquant des vidéos de rapports sexuels. Je lui demande s’il y a vraiment des choses qui sont hors limites, même si quelqu’un payait très cher. ‘Haha’, me répond-il par message, ‘Je ne sais pas'”.

Inspirés par la façon dont les célébrités nous ont invités dans leur sphère intime via les réseaux, les créateurs du site ont poussé le bouchon un cran plus loin. “On a ce besoin de créer une connexion authentique avec les gens qu’on admire”, analyse Dominic Ford, un des membres créateurs de l’équipe OnlyFans. Ce dernier tient son expertise de sa carrière dans la production de porno gay : “Les gens ont toujours trouvé les vidéos amateurs plus authentiques et intéressantes.”

Sur la page d’accueil du blog d’OnlyFans, ce n’est cependant pas le désir d’authenticité qui saute aux yeux. Les articles présentés ont deux sujets de prédilection : faire de l’argent (comment faire grandir sa communauté d’abonné·e·s, comment une utilisatrice “gagne des milliers de dollars par jour” ou comment devenir influenceur·se) et faire grossir les contenus sexy (5 pole dancers à suivre ou des conseils de cosplay).

Bien que l’idée ait l’air quelque peu farfelue, le site connaît un succès grandissant. En plus de ses 6 millions d’abonné·e·s actuel·le·s, le site verrait plus de 25 000 utilisateur·trice·s s’inscrire chaque jour, indique Jason Parham.