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Depuis un an, un diplomate japonais poste un origami par jour sur son compte Instagram

Depuis un an, un diplomate japonais poste un origami par jour sur son compte Instagram

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© Catherine Falls Commercial/Moment via Getty Images

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

"J’ai commencé à filmer des origamis de grues à cause de la pandémie […] pour envoyer un message de sympathie."

Chaque jour pendant un an, un diplomate japonais en poste aux États-Unis a publié inlassablement sur son compte Instagram une vidéo d’un oiseau en papier qu’il réalisait quotidiennement, quasiment à l’identique.

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“Aujourd’hui, c’est mon 365e jour à Seattle”, a lancé Hisao Inagaki, consul général du Japon dans cette ville du nord-ouest, dans la vidéo où il montre sa fameuse grue en origami. Il a exceptionnellement rompu avec la tradition en enfilant une veste, et a composé pour l’occasion le nombre 365 avec tous les pliages réalisés au cours de l’année écoulée.

M. Inagaki, 60 ans, est arrivé aux États-Unis en août 2020, à un moment où les interactions étaient encore très limitées dans le pays en raison du Covid-19. “J’ai commencé à filmer des origamis de grues à cause de la pandémie”, explique le consul à l’AFP. “Je voulais mettre à profit mes réseaux sociaux pour envoyer un message de sympathie à tout le monde.”

C’est ainsi qu’il a commencé cet exercice quotidien, toujours cadré de la même manière, où seuls le nombre de jours écoulés et les chemises changent. La confection de grues en papier est une pratique séculaire au Japon, où ces animaux sont symboles de longévité. “On considère que plier mille grues en papier ouvre la voie vers de bonnes choses”, dit M. Inagaki, précisant que “mille” ne désigne pas un nombre précis mais signifie plutôt “beaucoup”.

Si l’on excepte une coupure d’Instagram qui l’a empêché de se connecter aux 193e et 194e jours, le diplomate s’est strictement tenu à son plan. “Pour continuer chaque jour [à publier] je pense que c’est mieux de faire simple”, affirme-t-il. Ce condensé de simplicité confère aux vidéos de M. Inagaki, longues de seulement dix à onze secondes, des propriétés quasi hypnotiques, entre méditation zen et performance artistique.

Hisao Inagaki conserve soigneusement dans une boîte chaque grue en papier. À l’issue de son séjour à Seattle, il souhaiterait pouvoir en faire don, “à une crèche” ou une maison de retraite. En attendant, il entend continuer à réaliser son origami quotidien, pour le plus grand plaisir de ses abonné·e·s. “J’attends vos vidéos chaque jour”, écrivait ainsi un internaute au 360e jour.

Avec AFP.