Les musées instagrammables sont-ils devenus la norme ?

Les musées instagrammables sont-ils devenus la norme ?

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© Carsten Koall/Picture alliance/Getty Images

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Par Lisa Coll

Publié le

Nous entrons dans une ère où le public devient l’artiste, voire l’œuvre.

Si la pandémie a bousculé nos habitudes de consommation culturelle pendant presque deux ans, elle est aussi à l’origine de changements plus pérennes. Les musées et galeries d’art ont ainsi été contraints de s’adapter et de trouver de nouveaux leviers pour attirer le public.

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En France, mais aussi ailleurs, comme en Chine, les réseaux sociaux comme Instagram sont entrés en jeu, plus que jamais. Les musées sont en peu de temps devenus le paradis des influenceur·se·s, qui se rendent davantage dans les lieux les plus instagrammables et photogéniques pour plaire à leur audience et collaborer avec des institutions.

Un phénomène qui profite aux musées

Certain·e·s se rendent au musée pour se couper du monde. D’autres s’y rendent uniquement pour dégoter le meilleur selfie ou la photo la plus stylée, ce qui ravit les institutions. Ces dernières voient ainsi leur nombre de visites augmenter grâce à la visibilité qu’apporte le partage de ces photos sur Instagram. Philip Tinari, directeur de l’UCCA Center for Contemporary Art, à Pékin, a affirmé que son établissement “avait évolué pour faire une place” aux influenceur·se·s, rapporte Courrier international.

Ces dernier·ère·s sont désormais invité·e·s à des événements privés pour promouvoir le musée auprès de leur communauté. Philip Tinari et d’autres voient ainsi ce phénomène d’un bon œil. Les lieux culturels ont su tirer parti des réseaux sociaux pour se dynamiser et attirer de nouvelles personnes, souvent jeunes.

Une nouvelle façon de créer l’art

Dans un monde où les réseaux sociaux influencent largement la manière de présenter et de consommer l’art, une nouvelle génération de musées s’est créée. C’est ce qu’on appelle les “pop-up” : des expositions, souvent éphémères, immersives qui encouragent le public à interagir avec l’œuvre d’art. Le musée de l’Illusion et l’exposition “Pop Air” à la Villette en sont de bons exemples. La plupart des œuvres y sont intéressantes, uniquement sous le prisme de la photographie.

Aux États-Unis, en Allemagne, en Italie et ailleurs, partout, des “selfie museums” ouvrent leurs portes, offrant à chacun·e des cadres idylliques pour se photographier ; le public devient l’artiste, voire l’œuvre d’art. Ce type de musées instagrammables, qui visent à être relayés sur les réseaux sociaux, se développent de plus en plus et tendent à faire concurrence aux lieux plus traditionnels qui peinent à rameuter un nouveau public.