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Un musée de Miami ouvre une expo inédite visible uniquement sur Instagram

Un musée de Miami ouvre une expo inédite visible uniquement sur Instagram

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© Courtesy de Jérémy Couillard et de Daata Editions

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Par Lise Lanot

Publié le

Pendant 8 semaines, 8 artistes prennent chacun·e leur tour le contrôle de la page et publient leurs œuvres créées pour l'occasion.

Le Bass Museum of Art, musée d’art contemporain situé à Miami en Floride, a ouvert la semaine dernière une galerie “satellite” qui n’expose que de façon numérique. Jusqu’à la mi-septembre, huit artistes – Bob Bicknell-Knight, Jeremy Couillard, Keren Cytter, Elliot Dodd, Anaïs Duplan, Rosie McGinn, Eva Papamargariti et Scott Reeder – auront une semaine chacun·e la mainmise sur le compte Instagram @TheBassSquared dans le cadre de l’exposition “Joyous Dystopia”.

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Les artistes ont été sélectionné·e·s pour leur rapport à l’art numérique. Ce sont donc des vidéos, des montages, des collages et des images fixes ou animées qui peupleront le compte Insta pour les semaines à venir.

Leilani Lynch, la conservatrice du musée floridien, précise par ailleurs à Artnet que cette dernière a été mise en place spécialement pour l’occasion, avec le désir d’en faire une entité à part : un espace numérique purement réservé au projet, tout comme un espace physique d’un musée est strictement destiné à une exposition.

Si le public ne vient pas à l’art, l’art viendra au public

“Dieu est DJ.

Le projet de Rosie McGinn ‘Dieu est DJ’ (2019) fusionne des images de chefs d’orchestre avec la bande-son de live de DJ sets. Deux univers entrent en collision l’espace d’un instant tandis que les mouvements des chefs d’orchestre répondent à la mise en place du set.

Le son et l’image fusionnent jusqu’à atteindre simultanément le grand final. Le chef d’orchestre et le DJ. Ils convoquent tous deux le pouvoir de la musique pour transformer l’ambiance d’une pièce, amener le public vers une nouvelle dimension, bouger les corps et remuer les esprits.”

“Joyous Dystopia” a pour ambition d’amener l’art directement sous les yeux des gens, et ce qui se trouve de plus en plus sous nos yeux, c’est bien nos téléphones. Les œuvres mises en avant sont tout à fait inédites. Elles ont été imaginées pour s’adapter précisément au support donné. La plupart des vidéos ne dépasseront donc pas une minute et les formats des images seront pensés par rapport aux possibilités de l’application.

Self Portrait as a Dingus, 2019, image tirée d’une vidéo. (© Courtesy de Jérémy Couillard et de Daata Éditions)

La semaine dernière, c’est l’artiste Rosie McGinn qui a mis en avant ses œuvres conçues pour “Joyous Dystopia”. Celles-ci jouent avec les attentes des spectateur·rice·s en fusionnant des bandes-son et des images apparemment antinomiques, à l’instar d’enregistrements live de DJ sets sur des images de chefs d’orchestre et des solos de batterie sur des séquences de personnes en train de danser.

Cette deuxième semaine est assurée par Elliot Dode, un artiste travaillant la sculpture, le dessin et l’image animée qui “tente de mettre en exergue et d’affaiblir l’autorité masculine contemporaine”, détaille le compte Instagram. Cette saga de l’été s’annonce pleine de surprises et de diversité jusqu’à la rentrée.

“Drums, 2018.

Drums explore la joie pure et universelle de la danse. La vidéo, qui suit le rythme des roulements de tambour, augmente doucement jusqu’à l’apex avant de retomber à son rythme original, présente des images de personnes en train de danser. Passez la vidéo en boucle et c’est une véritable épidémie !

Évoquant les courtes séquences d’Eadweard Muybridge [photographe britannique du XIXe siècle, ndlr], la vidéo agit comme un éclair et fusionne pour explorer les sentiments partagés d’extase et d’évasion.”

Vous pouvez suivre l’exposition “Joyous Dystopia” sur le compte Instagram géré par le Bass Museum of Art et DaataEditions : @TheBassSquared.