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San Francisco devient la première ville à bannir la reconnaissance faciale

San Francisco devient la première ville à bannir la reconnaissance faciale

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© Michal Pechardo via Unsplash

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

C'est la première grande ville américaine à prendre cette décision.

La ville de San Francisco – berceau des GAFA (nope, pas de “M” car Microsoft ne fait pas partie du lot) et encore considérée comme le plus grand incubateur de start-up au monde – a contré bon nombre de scénarios dystopiques lui pendant au nez : à huit voix contre une, les membres du conseil de surveillance de la ville ont banni les technologies de reconnaissance faciale. San Francisco est la première grande ville américaine à prendre cette décision. L’initiative avait été lancée par un élu en janvier dernier.

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Dissipons le flou : la reconnaissance faciale ne va évidemment pas disparaître complètement. Ce qui changera, c’est que les agences gouvernementales et les forces de police ne pourront plus utiliser ce type de technologie pour arrêter des criminels. Toutes les caméras installées chez les particuliers, dans les entreprises, dans les aéroports, dans les ports ou même sur votre smartphone continueront à scruter vos visages.

La décision du conseil de surveillance ne fait suite à aucun gros scandale particulier. La police de la ville vient même de déclarer auprès de Wired qu’elle n’utilisait plus cette technologie, après avoir fait quelques essais entre 2013 et 2017. Pas de scandale, non, mais des inquiétudes, fondées à différents degrés. Les défenseurs des libertés individuelles craignent surtout des dérives futures : les caméras pourraient ne plus servir à traquer des individus précis mais à généraliser la surveillance, comme en Chine, et déborderaient donc largement de leur rôle. Un peu comme ce qu’il s’était passé lors d’un récent concert de Taylor Swift.

La reconnaissance faciale a aussi montré de sérieuses limites. Pléthores d’études ont argué qu’elle se révélait la plupart du temps inefficace. The Independent écrivait ainsi l’année dernière que la technologie se révélait tout bonnement imprécise dans 98 % des cas pour la police londonienne, qui est pourtant archi-friande de caméras. Mais, surtout, la reconnaissance faciale est reconnue coupable de discriminations : on sait que les caméras et leurs algorithmes ne se comportent pas de la même façon, selon que l’on soit blanc ou noir.