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David Hockney s’expose en toute intimité en Normandie, sa terre d’adoption

David Hockney s’expose en toute intimité en Normandie, sa terre d’adoption

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© Paul Harris/Getty Images

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Par Lise Lanot

Publié le

L’un des artistes vivants les plus cotés au monde (et des plus discrets) présente l’évolution de ses techniques.

De la gravure au dessin sur tablette, des œuvres imprimées de David Hockney font l’objet d’une exposition en Normandie, à Pont-l’Évêque, à une vingtaine de kilomètres de la demeure où réside et travaille le peintre britannique depuis deux ans. “Impressions 1970-2020” présente, jusqu’au 26 septembre 2021, dans un ancien couvent du XVIe et XVIIe siècle, une cinquantaine de photographies et d’estampes (lithographies, gravures, impressions de dessins sur smartphone ou tablette).

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Le Britannique est l’un des peintres vivants les plus cotés du monde de l’art occidental, auteur du célèbre Bigger Splash, adjugé plus de 27 millions d’euros)à une vente aux enchères en février 2020. En novembre 2018, sa toile Portrait of an Artist était quant à elle partie pour près de 77 millions d’euros, devenant à l’époque l’œuvre la plus chère jamais vendue aux enchères pour un artiste vivant. “Nous souhaitions montrer le caractère plus intimiste de l’œuvre imprimée, parfois méconnue, dans un lieu intimiste”, a expliqué à l’AFP Gaëtane Barbenchon-Lang, commissaire de l’exposition.

C’est la première exposition en Normandie de cette figure majeure du pop art connue pour les couleurs vives et joyeuses de nombre de ses travaux, précise Jean Frémon, ami de longue date du peintre et président de la galerie Lelong & Co. à Paris qui, avec la BNF, a prêté les œuvres exposées.

“C’est une petite rétrospective”, précisait “modestement” Patrick Cotensin, un des organisateur·rice·s de l’exposition, au micro de France 3 : “On arrive néanmoins, à travers les œuvres choisies, à couvrir sur une cinquantaine d’années la carrière de David Hockney à travers des éléments qui sont constants dans son travail à savoir le portrait, la nature morte, le paysage. Et avec une étendue de techniques très variée.”

Du Polaroid à la tablette en passant par la photocopieuse et le smartphone, David Hockney, aujourd’hui âgé de 84 ans, a exploré au fil des décennies de nombreuses techniques. Les gravures exposées le sont pour la première fois et ont été prêtées par la BNF. Parmi les photographies, on retrouve un cliché de ses parents pris en 1975 d’où émane le regard tendre de l’artiste ; parmi les illustrations, sont présentées celles inspirées d’Un Cœur simple de Gustave Flaubert, pour lesquelles David Hockney prit sa mère pour modèle.

Raconter l’histoire d’un passionné

“Grand lecteur”, amateur de Proust, David Hockney “ne fait de portraits que de personnes qu’il connaît vraiment” afin que ses œuvres témoignent de l’intériorité du modèle, souligne Jean Frémon. Un collage photos des années 1980 consistant en plusieurs portraits d’une même personne pris à peu de temps d’intervalle montre sa volonté de “faire rentrer la leçon de la peinture cubiste dans la photographie”, poursuit le galeriste. “En montrant les différents angles, c’est beaucoup plus vivant”, relève-t-il.

À l’étage, le public découvre la maison du peintre, nichée au cœur du bocage normand. David Hockney a pour cela photographié ses aquarelles pour les agrandir à l’impression. “C’est l’agrandissement qui est l’œuvre. Il est très soucieux que chaque trait soit visible”, explique Jean Frémon.

En face, des dessins sur tablette imprimés en grand format plongent le public dans la région natale de l’artiste, le Yorkshire. Les verts vifs normands et anglais se font écho, de même que les colombages de la maison du peintre semblent dialoguer avec ceux du couvent où il est exposé. Cette “petite exposition” permet de préparer le terrain pour un événement d’envergure consacré au peintre et, toujours, à la Normandie au musée de l’Orangerie, prévu pour octobre 2021.

Avec AFP.