De Vinci à Michel-Ange, l’art génial du gribouillage au cœur d’une expo

De Vinci à Michel-Ange, l’art génial du gribouillage au cœur d’une expo

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© Soren Hald/Getty Images

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Par Donnia Ghezlane-Lala

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Cachés au revers d’une toile ou griffonnés sur un bout de papier : les gribouillis et esquisses ont permis aux artistes de tous temps de libérer leur créativité.

La Villa Médicis de Rome a choisi d’inviter le public à découvrir cette face injustement méconnue de la production artistique à travers une exposition réunissant près de 300 œuvres originales ayant ponctué l’histoire de la création.

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Baptisée “Gribouillage – De Léonard de Vinci à Cy Twombly”, cette exposition insolite met en lumière jusqu’au 22 mai 2022 l’art du gribouillage qui n’était initialement pas destiné au regard du public. C’est évident pour les panneaux de bois du majestueux Triptyque de la Madone de Giovanni Bellini, au verso desquels se dissimule “toute une série de dessins en palimpseste qui n’a rien à voir avec le recto”, explique à l’AFP Francesca Alberti, l’une des commissaires de l’exposition.

“Des grands maîtres de la Renaissance, on connaît souvent des peintures, des dessins parfaitement finis […] mais ce que l’on montre en fait dans l’exposition, c’est aussi toute une série de dessins où la main de l’artiste se libère”, résume Francesca Alberti.

Ces dessins expérimentaux, régressifs ou libératoires qui ne sont pas soumis aux règles de l’art “officiel”, ne sont pas sans rappeler la fraîcheur des gribouillis d’enfants. Autre source d’inspiration pour le street art : Michel-Ange s’amusait déjà de son temps à imiter les silhouettes maladroitement dessinées sur certaines façades de Florence.

Moins rigides et plus spontanées, ces formes représentent la face cachée du travail des artistes, nous plongeant au cœur du processus créatif. L’accrochage de la Villa Médicis ignore délibérément la chronologie et mélange avec bonheur les époques, proposant des rapprochements inédits entre les grands maîtres (Vinci, Michel-Ange, Le Titien, Le Bernin…) et les artistes modernes et contemporain·e·s (Dubuffet, Cy Twombly, Basquiat…).

Pour elle, ces esquisses et gribouillis étaient “très importants” car ils permettaient “de relâcher la tension accumulée en dessinant”. “On a besoin aussi de se libérer du dessin pour pouvoir redessiner avec la même énergie”, explique-t-elle. Le public de l’exposition est lui-même invité à libérer sa créativité dans une salle dont les murs ont été peints en gris anthracite. Des craies y sont mises à disposition pour que tout le monde puisse s’exprimer sans contraintes.