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George W. Bush publie un livre de ses peintures à la gloire de l’immigration

George W. Bush publie un livre de ses peintures à la gloire de l’immigration

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© Bush Center

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Par Lise Lanot

Publié le

George W. Bush a peint 43 portraits d’immigrés, compilés dans un ouvrage en contradiction totale avec sa présidence.

George W. Bush a annoncé la sortie, en mars 2021, de son nouveau livre de peintures, dont le sujet n’a pas manqué d’interloquer le public. Après Portraits of Courage, un ouvrage “honorant le sacrifice et le courage des vétérans américains”, à l’intérieur duquel chaque portrait était accompagné d’un témoignage, l’ancien chef d’État présente Out of Many, One: Portraits of America’s Immigrants.

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Le titre est la traduction de la devise, latine, du pays de l’oncle Sam : “E pluribus unum” (“De plusieurs, un seul”). Ce nouveau recueil rassemblera les portraits de 43 individus qui incarnent la fierté de notre histoire, celle d’une nation d’immigrés” :

“Grâce aux puissants portraits en quatre couleurs – peints personnellement par le président lui-même – et les histoires qui les accompagnent, ‘Out of Many, One’ nous rappelle les innombrables façons dont les États-Unis ont été renforcés par ceux qui y sont venus en quête d’une vie meilleure”, vante le Bush Center.

Un livre contradictoire

Malgré ces belles paroles, n’oublions pas que le 43e président des États-Unis est à l’origine de nombreuses lois restrictives anti-immigration. C’est sous le premier mandat de Bush Junior qu’a, par exemple, été créée l’ICE, l’agence américaine, particulièrement autoritaire, de contrôle des frontières et de l’immigration. C’est aussi au début de sa présidence, à la suite du 11-Septembre, que George W. Bush a lancé sa tristement célèbre “guerre contre la terreur”.

Couverture de “Out of Many, One”, disponible en mars 2021, de George W. Bush.

Cette campagne militaire a donné lieu à un vaste programme d’arrestations (qualifié de profilage ethnique par des associations des droits humains), des cas de torture (dénoncés par Amnesty International), la signature du “USA Patriot Act” (qui “autorise les services de sécurité à s’exonérer des lois américaines”, lorsqu’il s’agit de terroristes étrangers) sans oublier, bien sûr, la violente guerre d’Irak, entamée en 2003 sur ordre du président.

La publication d’un livre “bénissant l’immigration”, de la part d’un ancien chef de l’État dont la gouvernance était si autoritaire, passe mal outre-Atlantique. En préambule de l’ouvrage, George W. Bush écrit que l’immigration devrait être “une problématique qui nous unit tous” : “J’espère que ce livre nous aidera à nous concentrer, de façon collective, sur l’impact positif qu’ont eu les immigrés dans la formation de notre pays.”

Si ces quelques lignes sont vues par certaines personnes comme une critique visant Donald Trump (sachant que les deux hommes se détestent et que Bush l’avait largement critiqué, en 2018, pour sa politique migratoire), d’autres n’hésitent pas à souligner que ce sont les décisions de George W. Bush qui ont ouvert la voie aux agissements actuels du 45e président des États-Unis.