400 ans après, la mort du Caravage élucidée par les équipes de Didier Raoult

400 ans après, la mort du Caravage élucidée par les équipes de Didier Raoult

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© Christophe Simon/AFP ; Ottavio Leoni/Wikipedia Commons

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Par Lise Lanot

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400 ans après la mort du Caravage, son cadavre avait encore des choses à nous apprendre.

L’année 2020 a rendu populaire le nom du professeur Didier Raoult. Devenu une figure controversée, il est tout de même le directeur de la fondation Méditerranée infection (Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille, aussi connu sous le nom d’IHU) depuis 2015 et à l’origine de nombreuses publications sur les maladies infectieuses, citées dans les plus grandes revues médicales du monde.

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Fin 2018, la prestigieuse revue scientifique britannique The Lancet partageait la découverte des équipes des Professeurs Didier Raoult et Michel Drancourt “à la croisée des chemins entre histoire de l’art, archéologie et microbiologie”.

Cette “découverte majeure” concerne la cause de la mort du Caravage, survenue en 1610. Malgré le temps passé (et les nombreuses recherches déjà menées sur le sujet), les équipes ont analysé que le célèbre peintre italien serait mort d’un staphylocoque doré. L’étude a été possible grâce aux dents du Caravage, prélevées sur son squelette et récupérées “grâce à une coopération avec des anthropologues italiens et avec le microbiologiste Giuseppe Cornaglia”.

Fragments dentaires du Caravage. (© IHU Marseille)

Les dents du peintre intéressaient tout particulièrement les scientifiques, parce qu’elles sont pleines de trésor, “du vivant d’un être humain, sa pulpe dentaire est riche en vaisseaux sanguins” et à sa mort, les vaisseaux se dessèchent : “Si le sang contenait des bactéries (ce qui est le cas lorsqu’un patient meurt d’une septicémie ou de maladies infectieuses, comme la peste ou le typhus), on peut en détecter les traces plusieurs millénaires plus tard.”

Les trois méthodes de détection employées par les équipes (la métagénomique, la PCR et la paléométaprotéomique – “méthode innovante, développée par les équipes de l’IHU”) ont révélé à chaque fois le même résultat :

“Le tueur a été identifié : un staphylocoque doré. Le Caravage est donc mort d’une septicémie, diagnostic à rebours de nombreuses théories sur la cause de son décès. Comment a-t-il été infecté ? Des indices laissent penser à une ostéite (infection osseuse) contractée par une blessure suite à une bagarre…”

Des centaines d’années après leur trépas, les corps continuent de parler. On peut également convoquer l’histoire du peintre de la Renaissance, Raphaël, dont on célèbre cette année le 500e anniversaire de sa mort et qui, on vient de le découvrir, serait mort d’une “maladie de type coronavirus”. Une preuve supplémentaire que l’art n’a jamais fini de se taire ?

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