Un documentaire HBO retrace deux siècles d’art afro-américain

Un documentaire HBO retrace deux siècles d’art afro-américain

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© Kehinde Wiley/Smithsonian Institute

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Par Lise Lanot

Publié le

Le film donne la parole à de grands noms de l’art américain tels que Faith Ringgold, Kehinde Wiley et Kerry James Marshall.

Le mouvement Black Lives Matter ouvre la parole à différents niveaux de la société, dans les domaines sociopolitiques comme culturels. L’année passée, certains musées et institutions d’envergure ont placé au cœur de leur programmation des expositions présentant davantage d’artistes noir·e·s. Bien que nécessaire, ce réveil est tardif. C’est ce que montre un documentaire disponible à partir du 10 février 2021 sur HBO Max, intitulé Black Art: In the Absence of Light.

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Cette “absence de lumière” est étayée par des statistiques offerts dès les premières secondes de la bande-annonce : “85 % des artistes exposé·e·s dans les plus grandes collections des musées d’art américains sont blanc·he·s ; 1,6 % d’entre eux sont noir·e·s.” Les artistes et curateur·rice·s noir·e·s sont pourtant légion, insiste une des personnes interviewées, ils n’ont cependant “jamais fait partie du courant dominant”.

Réalisé par Sam Pollard (dont le corpus de films tente de raconter “l’histoire afro-américaine dans toutes ses dimensions”), le documentaire prend pour point de départ une exposition historique organisée par l’artiste et curateur David Driskell, figure majeure du Black Arts Movement, en 1972. “Two Centuries of Black American Art” comptait montrer l’influence d’artistes afro-américain·e·s sur la société états-unienne, et ce bien avant le mouvement des droits civiques.

Sans cette exposition, pointait David Driskell à l’époque, la plupart des travaux présentés n’auraient jamais été vus. “Le public n’est pas au courant des contributions apportées par les artistes afro-américains à la culture américaine générale”, insistait l’historien de l’art, pourtant, “le canon américain n’est pas entier” sans les travaux de ces artistes noir·e·s.

David Driskell dans son studio, vu dans “Black Art: In the Absence of Light”. (© HBO)

En plus d’images de David Driskell (décédé en avril 2020), le documentaire de 85 minutes est étayé de noms et de visages d’hier et d’aujourd’hui, du XIXe siècle à l’époque actuelle, qu’il s’agisse de Robert S. Duncanson ou Faith Ringgold en passant par Kerry James Marshall et Jordan Casteel jusqu’à Kehinde Wiley, qui a été“bouleversé” d’être le “premier peintre afro-américain à peindre le premier président afro-américain” en 2018.

Outre une vision globale de la place donnée aux artistes noir·e·s au sein du paysage culturel des États-Unis, le documentaire s’attache à montrer les artistes dans leur studio, offrant un aperçu de leur intimité et de leur processus créatif, souligne Artnews.

Kerry James Marshall dans son studio, vu dans “Black Art: In the Absence of Light”. (© HBO)

Jordan Casteel dans son studio, vue dans “Black Art: In the Absence of Light”. (© HBO)

Black Art: In the Absence of Light sera disponible à la demande sur HBO Max à partir du 10 février 2021.

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