Une sorcière a proposé des tirages de cartes basés sur l’œuvre d’Hilma af Klint

Une sorcière a proposé des tirages de cartes basés sur l’œuvre d’Hilma af Klint

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© Sarah Potter ; Fondation Hilma af Klint

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Par Lise Lanot

Publié le

La sorcière s’appelle Potter. Ça ne s’invente pas.

Longtemps resté méconnu, le nom d’Hilma af Klint sort de l’ombre depuis quelques années grâce à des expositions organisées à travers le monde occidental. Persuadée que son travail – pionnier de l’art abstrait – demeurerait incompris, l’artiste suédoise le garda sous scellé, ordonnant à son neveu de le révéler au monde seulement vingt ans après sa mort (survenue en 1944).

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L’inspiration de ses œuvres novatrices et non-figuratives lui venait d’influences cosmiques. Devenue adepte du spiritisme après la mort de sa jeune sœur, en 1880, elle fonda un groupe pour entrer en contact avec l’au-delà dans les années 1890 et se mit régulièrement dans des états de transe où elle laissa les esprits la diriger jusqu’à, quelques années plus tard, leur laisser dicter ce qu’elle devait peindre.

Un événement organisé en début du mois à l’Armory Show, une foire d’art internationale à New York, a rendu hommage à la peintre et son intérêt pour l’au-delà. La “cartomancienne, médium et sorcière professionnelle” Sarah Potter y tirait les cartes au public grâce à un jeu de tarots inspiré du travail d’Hilma af Klint et intitulé “Abstract Future”.

L’alliance du féminisme et du spiritisme

Le jeu a été conçu par Hilma’s Ghost, un “collectif artistique féministe” cofondé par deux artistes new-yorkaises, Dannielle Tegeder et Sharmistha Ray. Le collectif vise à combler les vides de l’histoire de l’art en se concentrant sur les artistes “femmes, non-binaires et transgenres dont le travail est lié à la spiritualité.”

“Abstract Future” est un jeu en édition limitée créé d’après 78 grands formats à la gouache, à l’encre et au crayon de couleurs signés Hilma’s Ghost. Le duo a passé plus de 500 heures à utiliser des “procédés de spiritisme et de divination, convoquant l’esprit d’artistes femmes qui ne sont plus de ce monde” pour créer ces œuvres, ont confié Dannielle Tegeder et Sharmistha Ray à Artnet News. Avant de commencer ses tirages à l’Armory Show, Sarah Potter a “activé le jeu”, afin de “charger [ses] outils en magie”.

Pour les artistes et la cartomancienne, l’interprétation de l’abstraction et des symboles visibles dans le travail d’Hilma af Klint permet de “débloquer” et “générer des significations divinatoires”, partage la galerie Secrist. De quoi en apprendre plus sur Hilma af Klint, nombre d’artistes méconnu·e·s et, qui sait, sur soi-même ?