À travers une série touchante, un photographe raconte l’histoire d’une immigrée chinoise

À travers une série touchante, un photographe raconte l’histoire d’une immigrée chinoise

Image :

© KyeongJun Yang

photo de profil

Par Lise Lanot

Publié le

Le photographe sud-coréen KyeongJun Yang a gagné le premier prix Zeiss pour sa série en noir et blanc "Métamorphoses".

Depuis cinq ans, la World Photography Organization s’associe chaque printemps à la marque d’objectifs Zeiss afin d’organiser un concours : le Zeiss Photography Award, qui récompense le travail d’un photographe. Cette année, le thème “Seeing Beyond : Discoveries” (“Voir plus loin : les découvertes”) a inspiré le photographe coréen KyeongJun Yang, dont le travail a obtenu le premier prix du concours.

À voir aussi sur Konbini

Sa série en noir et blanc Metamorphosis raconte la vie de Julie Chen, une Chinoise de 24 ans ayant immigré aux États-Unis à 12 ans. À son arrivée, la jeune femme s’appelait encore Shiqi Chen. Peu de temps après, elle s’est fait connaître sous le nom de Julie. Malgré ce changement de nom, Julie raconte ne “jamais s’être sentie comme chez elle”, au contraire de “ses amis asiatiques nés et ayant grandi aux États-Unis”.

Isolation et solitude

© KyeongJun Yang/ZEISS Photography Award 2020

“Je suis trop chinoise pour être américaine et trop américaine pour être chinoise”, affirme Julie. Bien que KyeongJun Yang n’ait pas le statut d’immigrant aux États-Unis – il est de nationalité sud-coréenne, en échange international à l’université du Texas –, il raconte ressentir les mêmes “sentiments d’isolation et de solitude” : “Je pense que tout le monde peut se sentir concerné par ces sentiments. Cela permet à la série d’avoir une dimension aussi personnelle qu’universelle.”

Le photographe a inclus, avec chaque image, des citations de Julie. La moitié des citations vient d’entretiens menés avant la prise d’images et l’autre moitié est issue de commentaires de Julie lorsqu’elle a vu les photos : “Je voulais qu’elle écrive ce qu’elle ressentait à propos des images, parce que le projet la concerne elle, pas moi”, insiste KyeongJun Yang. Il ajoute qu’il était important que “toutes les photographies ne soient pas des portraits de Julie, mais que chaque image la concerne”.

© KyeongJun Yang/ZEISS Photography Award 2020

Les monochromes minimalistes et poétiques de KyeongJun Yang nous prennent par la main pour nous emmener dans le quotidien de Julie. Son approche nous laisse sur un seuil métaphorique, à mi-chemin entre un·e invité·e dans l’intimité de la jeune femme et un·e simple, éternel·le spectateur·rice. Dès lors, l’histoire se raconte d’elle-même et c’est sans doute cette puissance narrative et universelle qu’a voulu distinguer le prix Zeiss.

© KyeongJun Yang/ZEISS Photography Award 2020

© KyeongJun Yang/ZEISS Photography Award 2020

© KyeongJun Yang/ZEISS Photography Award 2020

© KyeongJun Yang/ZEISS Photography Award 2020

© KyeongJun Yang/ZEISS Photography Award 2020

© KyeongJun Yang/ZEISS Photography Award 2020

© KyeongJun Yang/ZEISS Photography Award 2020