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Arles 2017 : le prix Levallois dévoile ses lauréats

Arles 2017 : le prix Levallois dévoile ses lauréats

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Par Lisa Miquet

Publié le

Le prix Levallois pour la jeune création photographique internationale a récemment dévoilé ses lauréats, l’occasion de découvrir des talents encore méconnus.

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Depuis 2008, le prix Levallois soutient la jeune photographie en récompensant chaque année des photographes de moins de 35 ans. Orienté principalement vers la photographie contemporaine, le prix offre au lauréat une mise en avant médiatique, une dotation de 10 000 euros ainsi que la possibilité d’exposer pendant deux mois à la galerie de l’Escale de Levallois.

Cette année encore, la compétition a attiré plus de 700 candidatures, en provenance de 70 pays différents. Dans un premier temps, le jury a sélectionné une quinzaine de finalistes pour finalement choisir trois lauréats, annoncés le 5 juillet dernier à l’École nationale supérieure de la photographie à Arles.

Lauréate : Bieke Depoorter

En 2011, la photographe belge Bieke Depoorte vivait en Égypte durant les périodes de tensions. Hébergée par plusieurs familles sur place, elle nous fait partager à travers sa série Mumkin/Who l’intimité et le quotidien de ces Égyptiens :

“Depuis le début des soulèvements en 2011, l’Égypte a connu de profonds bouleversements. J’étais présente à l’occasion de plusieurs moments importants de cette période trouble. Dans ce pays où règne la méfiance, où la vie privée est souvent repliée sur elle-même, j’ai tenté d’y trouver de la confiance.

J’ai demandé aux gens que je rencontrais par hasard dans la rue de passer une nuit chez eux, entrant ainsi dans leur intimité. J’y suis ensuite retournée pour entreprendre un nouveau dialogue avec des Égyptiens de tous les âges, toutes les opinions et toutes les religions.”

Prix du public : Alexander Caballero Diaz

Avec sa série intitulée Elles, Alexander Cabellero Diaz – un Péruvien âgé de 27 ans – nous questionne sur la féminité et l’identité de genre. Un travail très personnel, particulièrement touchant :

“Depuis mon enfance, je découvre les difficultés de vivre dans une société qui souffre encore des préjugés machistes et conservateurs. Je me suis senti rejeté par les hommes, et j’avais besoin de me sentir lié à un membre d’un groupe. Lorsqu’on me demande mon identité de genre, je me questionne, non parce que j’ai la certitude d’être une femme, mais parce que je me sens, depuis mon plus jeune âge, plus lié au genre féminin.

Ce projet en cours entrepris depuis trois ans tente de rendre visible une expérience. Je réagis aux questions et aux interprétations des spectateurs, des questions sur la construction des identités “féminines” qu’ils observent. J’agis ici en tant qu’observateur et créateur de nouvelles histoires.”

Mention spéciale : Louis Matton

La mention spéciale a été décernée à Louis Matton, photographe français qui s’est intéressé de près à la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes. Focalisé sur les objets qui peuplent l’endroit, l’artiste matérialise le combat :

Objets autonomes est un ensemble réalisé sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Les objets, sculptures et installations fabriqués in situ, peuplant l’espace aux côtés des habitants, signalent leur territoire. Produits et utilisés pour vivre sur place de manière autonome et répondre aux harcèlements des forces de police et militaires, ils constituent un témoignage de savoir-faire artisanaux où se mêlent créativité et contestation.

À la manière d’un anti-manuel de scouts, cet ensemble concentre différents moyens de reprendre en main l’existence matérielle et territoriale de nos vies.”