La banque d’images Shutterstock bannit désormais toutes les photos de singes hors de leur habitat naturel

La banque d’images Shutterstock bannit désormais toutes les photos de singes hors de leur habitat naturel

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Peta a demandé à la banque d’images en ligne Shutterstock d’interdire toutes les photos et vidéos dans lesquelles des singes sont représentés hors de leur habitat naturel.

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L’association de défense des droits des animaux s’est entendue avec la très grande banque d’images américaine Shutterstock pour que cette dernière bannisse toutes photos et vidéos “divertissantes” et “pseudo-marrantes” de singes habillés comme des humains et placés dans des lieux citadins. Elle demande à ce que cette décision concerne aussi bien les singes à queue (comme les ouistitis, les macaques ou les capucins) que ceux qu’on appelle les grands singes (sans queue, c’est-à-dire les gorilles, orangs-outans, chimpanzés, etc.).

Ces photos devront être censurées si le singe “porte des vêtements ou des accessoires comme des chapeaux et des lunettes ; s’il est dans un studio photo ou dans un environnement humain comme un bureau ou un cirque ; s’il est amené à agir différemment de sa nature comme danser ou jouer comme un acteur ; et s’il est montré en train d’avoir des interactions non naturelles avec des humains, par exemple s’il serre une main ou s’il est porté”.

Sur son site, Peta détaille un exemple : le “sourire” des signes que l’on voit sur les cartes de vœux est en fait une “grimace de peur” liée à l’abus physique exercé sur l’animal avant et pendant le shooting. Avant d’ajouter :

“Les singes utilisés pour des séances photo et d’autres formes de divertissement sont généralement très jeunes et privés de tout ce qui est naturel et important pour eux, y compris le contact avec leur mère, ce qui provoque un traumatisme psychologique chez les deux animaux. Quand ils atteignent l’adolescence et deviennent trop forts pour être dominés, les formateurs se débarrassent souvent d’eux en les plaçant dans des établissements de piètre qualité, où ils peuvent être maintenus seuls dans de mauvaises conditions pendant des décennies. […]

Les images de ces animaux dans des environnements non naturels nuisent aux efforts de préservation et participent au fait de considérer à tort ces créatures sauvages comme des animaux de compagnie. Après avoir discuté de ces problèmes, Shutterstock a décidé d’interdire toutes les photographies et vidéos de ces espèces dans des situations non naturelles, à la fois de sa collection et celles de sa filiale Bigstock.”

Cet accord vise également les photos retouchées, c’est-à-dire lorsque l’on a placé le singe en postproduction dans un décor de civilisation humaine. Mais les images de ces animaux dans des zoos ou vivant naturellement dans les villes comme en Asie (par exemple les macaques habitant dans des temples abandonnés) seront toujours autorisées.

Cette décision de Shutterstock représente une évolution fondamentale pour le respect des animaux et les valeurs de la cause animale. On espère toutefois que cette prise de conscience sera de plus en plus contagieuse : les consommateurs comprennent progressivement que la souffrance animale n’a pas lieu d’être dans un but de divertir. Certaines agences de pub comme McCann et DDB ont décidé de ne jamais utiliser de grands singes pour leurs campagnes publicitaires. Un petit pas de l’homme, un grand pas pour le singe.