Chelsea Manning pose pour le New York Times un mois après sa libération

Chelsea Manning pose pour le New York Times un mois après sa libération

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Par Lise Lanot

Publié le

Chelsea Manning vient d’être libérée de prison. Condamnée pour avoir divulgué des informations de l’armée américaine en 2010, elle pose aujourd’hui pour le duo de photographes Inez & Vinoodh pour le New York Times.

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Cela faisait presque dix ans que Chelsea Manning n’avait pas accordé d’entretien en face-à-face à la presse, ni communiqué sur ce difficile passage de sa vie. Une petite dizaine de jours après sa sortie de prison (le 17 mai 2017), elle avait accepté de rencontrer Matthew Shaer, journaliste au New York Times. L’article, intitulé “The Long, Lonely Road of Chelsea Manning” (“La route longue et solitaire de Chelsea Manning”, ndlr) et publié ce lundi 12 juin, s’intéresse à celle qui, à seulement 29 ans, a déjà eu plusieurs vies.

En 2013, le soldat Bradley Manning est condamné à 35 ans de prison pour avoir divulgué des documents secrets relatifs au “Cable Leaks”. L’ancien analyste militaire (qui, à ce moment, n’avait pas encore entamé sa transformation et n’était pas encore devenu Chelsea) a fourni à Wikileaks plus de 700 000 documents traitant de l’activité militaire des États-Unis en Irak et en Afghanistan. L’affaire avait fortement secoué l’opinion publique, tant certains des fichiers étaient scandaleux (notamment cette vidéo d’une “bavure” datée de 2007, où un hélicoptère américain massacre des civils irakiens).

Le New York Times souligne l’importance des “Cable Leaks” et de Chelsea Manning dans l’histoire des divulgations de documents confidentiels. Pour de nombreux spécialistes, c’est bien elle qui a lancé cette ère de l’information à tout prix et de la divulgation de documents confidentiels. Sans elle, pas d’Edward Snowden ni de Julian Assange, affirment certaines des personnes interrogées par le journaliste.

Une renaissance en images

Après avoir appris sa condamnation, Bradley décide d’entamer les procédures, traitements et opérations qui lui permettront de devenir Chelsea. S’ensuit un conflit de chaque instant entre le détenu, devenu femme, et les autorités militaires qui lui refusent ce droit. Après 7 ans de détention sur les 35 prévues à l’origine (avant que Barack Obama n’intervienne pour sa libération anticipée), c’est une jeune femme libre qui s’affiche pour le New York Times devant l’objectif d’Inez & Vinoodh, de leurs vrais noms Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin, un couple néerlandais de photographes de mode.

Les images en noir et blanc présentent la jeune femme dans un environnement neutre. Vêtue tantôt d’une robe noire à fines bretelles, tantôt d’un costume et de talons hauts, Chelsea Manning raconte enfin ces années si difficiles, de son action libératoire aux années de solitude qui ont suivi. Ces images signent, nous l’espérons, la fin du calvaire pour la lanceuse d’alerte et le commencement d’une période apaisée.