Au cœur de villes du Sud, Matt Henry nous montre l’envers du décor du rêve américain

Au cœur de villes du Sud, Matt Henry nous montre l’envers du décor du rêve américain

photo de profil

Par Solenn Cordroc'h

Publié le

Le photographe Matt Henry dévoile ses trois nouvelles séries photographiques 100 % américaines à la galerie Polka.

À voir aussi sur Konbini

Prenez comme toile de fond l’Amérique, ajoutez-y une esthétique à la croisée de l’univers de Jim Jarmusch, des frères Coen et d’Harmony Korine, et vous obtiendrez les instantanés photographiques, très cinématographiques, de Matt Henry. Ce photographe d’origine galloise a toujours été épris de l’Amérique, la terre de tous les possibles.

Cette indéniable fascination pour le pays de l’Oncle Sam est retranscrite à travers une multitude de clichés rendant hommage à la politique et la culture américaine des années 1960 et 1970, dans une perspective postmoderne. Si les séries, envisagées comme des histoires de fiction, sont au premier abord un brin rétro, les thèmes relatés sont pourtant indéniablement ancrés dans l’Amérique moderne.

Après la Californie acidulée, Matt Henry plante son décor en Géorgie, au Texas et en Louisiane. Entre 2016 et 2017, il s’est rendu dans ces trois contrées pour s’évertuer à explorer la face cachée de l’idéal de liberté, véhiculé par l’Amérique. Dans ce grand théâtre des tragédies humaines, il dénonce les meurtres à caractère raciste, les préjugés raciaux, le pouvoir et l’influence de la police et des groupes haineux comme le KKK, tout en livrant une chronique des petites villes du Sud américain, comme figées dans le temps et dans une ambiance étrange et ésotérique.

À la galerie Polka, le photographe présente ses trois séries The Curse of Nanny Goat Island, Lone Stars et Born On The Bayou, dans le cadre de son exposition “Southern Gothic and Other Stories”, jusqu’au 27 octobre 2018.

Southern Gothic and Other Stories”, exposition de Matt Henry à la galerie Polka jusqu’au 27 octobre 2018.