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Les corps immergés et poétiques d’Olive Santaoloria

Les corps immergés et poétiques d’Olive Santaoloria

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Par Aude Jouanne

Publié le

Au croisement de la peinture et de la photographie aquatique, l’œuvre du photographe français nous plonge dans un univers onirique.

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Il y a quelque chose de l’Ophélie de John Everett Millais dans les portraits d’Olive Santaoloria. Une même impression de paix qui se dégage des corps flottants, capturés par le photographe. Un même rendu pictural, flou, qui donne à l’ensemble une atmosphère d’infinie douceur. Et, d’une certaine façon, une même volonté de saisir les “turpitudes de l’âme” dans la poésie d’une image.

Au fil de ses séries Leviathan, Olive Santaoloria a construit un univers de corps brisés, en suspension. Tous portent une part de fragilité, exprimée par les déformations des silhouettes que l’eau crée à sa surface. Aussi purs que du cristal dans Leviathan I, II et III, les portraits s’assombrissent dans Leviathan IV, sa dernière série qui sera exposée du 8 au 11 novembre 2018 au salon de photographie contemporaine Fotofever, au Carrousel du Louvre.

Dans Leviathan IV, les mouvements se font plus amples, plus dansants. Les couleurs sont elles aussi plus vives, en contraste avec le fond noir qui rappelle les abysses. Une sorte de ballet s’improvise entre les différentes images, chacune laissant la place à un autre solo, une autre grâce figée. La frontière entre la photographie et la peinture s’efface pour permettre au photographe de s’aventurer plus avant dans le concept du “photo-graphic”, au cœur de son travail.

Ses photos évoquent les tableaux impressionnistes, les touches délicates de couleurs apposées sur la toile par le peintre. Le photographe retouche peu ses portraits en postproduction. Tout se joue sur la symbiose entre les mouvements de l’eau créés par les vibrations, ceux de ses modèles et la lumière. Chaque portrait est unique, impossible à reproduire à l’identique. Une manière de souligner la singularité de l’âme et de ses tourments.

Sa dernière série Leviathan IV sera exposée du 8 au 11 novembre 2018 au salon de photographie contemporaine Fotofever, au Carrousel du Louvre.