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En images : le coût écologique du festival Burning Man

En images : le coût écologique du festival Burning Man

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Par Lisa Miquet

Publié le

Malgré son image “green” et engagée, le festival Burning Man cache une tout autre réalité. 


Comme chaque fin d’été, les médias et réseaux sont envahis par d’incroyables images du festival américain Burning Man. L’événement semble en marge de la société : à la fois hors du temps et de la consommation de masse, le festival incarne une forme d’utopie réelle pour tous les hippies modernes. Au-delà de l’aspect communautaire et festif absolument fascinant, l’événement semble particulièrement engagé pour l’écologie, puisqu’il explique sur son site sa politique zéro déchet.

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“Ne laisser aucune trace est sans nul doute le principe le plus important du Burning Man. Si nous n’y arrivons pas, nous ne reviendrons plus à Black Rock City. Mais ne laisser aucune trace ne concerne pas simplement la playa, on parle également de notre éthique et, à plus grande échelle, de la planète tout entière. Les festivaliers sont écologistes. C’est n’est pas juste notre nature.”

Toutefois, si les organisateurs et participants sont plein de bonnes intentions, il semblerait que la réalité soit tout autre. En effet, chaque année, 70 000 personnes du monde entier s’exilent à Black Rock City, ville éphémère érigée en plein milieu du désert du Nevada pour l’occasion. Pour pouvoir se rendre à l’événement, il est nécessaire de traverser le désert en voiture car aucun transport en commun ne peut desservir le lieu isolé.
Le site Mashable, a récemment partagé des images Instagram témoignant du trafic important, bien loin de l’escapade utopique et écolo qu’on peut imaginer.

Une photo publiée par Josiah Roe (@josiahq) le


 
Le trafic est si dense, qu’un compte Twitter dédié a même été créé pour tenter de réguler ce flux et annonce jusqu’à huit heures d’embouteillages. Pour éviter ce désagrément, certains viendraient sur place en jet privé, ce qui représente un coût écologique monstrueux.

Il est aussi important de souligner que durant plusieurs jours, les festivaliers brûlent des structures en bois imbibées d’essence. La quantité de C02 produite lors de l’événement est donc particulièrement importante.
L’hebdomadaire LA Weekly s’est aussi penché sur la question, mentionnant une étude réalisée pour quantifier l’empreinte écologique de l’événement. Elle révèle que la quantité de gaz à effet de serre produite durant le mythique festival serait largement supérieure à la moyenne nationale des États-Unis (pays qui n’est pas connu pour être un exemple en termes d’écologie). Un Américain moyen va produire environ 0,33 tonne de gaz à effet de serre par semaine, contre environ 0,67 tonne pour un festivalier du Burning Man. Doubler la moyenne nationale des émissions de gaz à effet de serre n’a donc rien d’un geste écolo et citoyen, contrairement à l’image renvoyée par le festival.
Conscients de ce problème, les organisateurs du Burning Man tentent de prendre des mesures pour atténuer ces dommages, en invitant notamment les participants à faire du covoiturage. Si cette démarche est effectivement très positive, elle ne fait pas de l’événement un festival respectueux de l’environnement pour autant.


Une photo publiée par @doctorklein le


Une photo publiée par Joshua (@mezherj) le