La culture colombienne mise à l’honneur dans une exposition

La culture colombienne mise à l’honneur dans une exposition

Image :

Guillaume Chauvin, image extraite du livre En Colombie, des colombs biens, 2017 (4)

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Par Aude Jouanne

Publié le

Jusqu’au 22 décembre 2017 à Strasbourg, l’exposition “Identidad”, organisée par La Chambre à l’occasion de l’année France-Colombie, croise les regards de photographes français et colombiens autour de la question de l’identité.

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Inaugurée en France en juin dernier, l’année France-Colombie a pour ambition de promouvoir un regard actuel, plus profond, sur la culture et les valeurs de ces deux pays par le biais d’événements culturels, de résidences croisées d’artistes, de rencontres entre écrivains et intellectuels, et d’échanges d’étudiants. Aux Rencontres d’Arles cette année, la Colombie était célébrée à travers plusieurs expositions.

Dans le cadre de l’exposition “Identidad”, La Chambre, à Strasbourg, a invité deux photographes colombiennes, Liliana Angulo et Mariangela Aponte Núñez, et un Français, Guillaume Chauvin, à se pencher durant plusieurs mois sur la notion d’identité, sa perception et sa revendication.

Liliana Angulo mêle art et anthropologie. À travers différents supports, ses images explorent la question de l’identité raciale, de la culture afro-colombienne et ses représentations dans la culture contemporaine. Ses images traduisent avec virulence, mais non sans humour, une réflexion quant à sa propre identité et plus encore, son identité de femme noire. Revenant sur la construction des stéréotypes racistes et sur le passé esclavagiste de l’Amérique du Sud, Liliana Angulo propose une relecture de l’image des Noirs aujourd’hui.

Mariangela Aponte Núñez développe une réflexion autour du paysage, de la nature et de la matière, où l’expérience individuelle se lie au collectif par un jeu d’expérimentations technologiques, par la photographie, les installations artistiques et les pratiques collaboratives. Au cœur de son processus de création, l’art est un vecteur de rassemblement pour les individus qui peuvent ainsi explorer leurs imaginaires, leurs limites et peurs. Pour “Identidad”, Mariangela Aponte Núñez mêle photographie et peinture pour aborder la question du souvenir et du temps, dilués dans la fiction.

Du côté français, Guillaume Chauvin, attiré par les personnages alternatifs, s’est rendu dans la région de Cali pour se confronter aux clichés négatifs associés aux Colombiens. Sur la route, il a croisé le chemin d’un policier, d’une écolière, d’un croque-mort, d’un agriculteur, d’un pilote et de beaucoup d’autres qui lui ont ouvert leur porte pour témoigner de la réalité du quotidien, entre situation politique instable, début de pacification des groupes armés et espoir de jours meilleurs.

Exposition “Identidad” jusqu’au 22 décembre 2017, à La Chambre (Strasbourg).