Entre grâce et volupté, les danseurs du Bolchoï dans l’œil de Kurtiss Lloyd

Entre grâce et volupté, les danseurs du Bolchoï dans l’œil de Kurtiss Lloyd

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Par Lisa Miquet

Publié le

Pour illustrer sa vision de la Russie, Kurtiss Lloyd a photographié le corps des danseurs du Bolchoï. Une série en noir et blanc pleine de grâce et de poésie.

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Après avoir été danseur durant de nombreuses années, Kurtiss Lloyd est aujourd’hui photographe. Alors qu’il visitait Moscou pour la première fois, il a été fasciné par l’important contraste des constructions actuelles face aux vestiges du passé. Pour mettre en images ces disparités, il a décidé de se rapprocher de la danse, sa première passion, et d’immortaliser les danseurs du Bolchoï. Dans une interview livrée à I-D, l’artiste explique :

“Le Bolchoï fait partie de ces reliques du passé russe et j’ai donc décidé d’entrer en contact avec certains des danseurs qui y pratiquent. Je voulais extraire le danseur de ballet classique de son contexte scénique, des rideaux de velours, des galeries dorées et du théâtre pour créer un portrait contemporain du danseur du Bolchoï, pour souligner le contraste entre l’ancien et le nouveau, la beauté naturelle des corps et la laideur façonnée par les hommes.”

Métaphore de son regard porté sur le pays, il a capturé les corps des danseurs dans un autre contexte que celui dans lequel ils évoluent habituellement. Loin des mises en scène travaillées, on découvre les corps dans un cadre plus urbain et étonnamment plus intimiste. Les interprètes disparaissent et laissent place aux humains. Les corps dessinés et les mouvements habilement maîtrisés nous permettent d’imaginer la discipline avec laquelle ils ont dû s’entraîner. À la fois artistes et sportifs de haut niveau, ils ont laissé parler leur corps pour le photographe, mais se sont aussi livrés au sujet de leur quotidien atypique. Alexei Putintsev, 20 ans, originaire de Moscou, explique les difficultés du métier :

“Quand tu danses, tu dois avoir une patience incroyable pour supporter la douleur physique et les traumatismes qu’un tel parcours implique. Mais aussi les revers émotionnels, quand tu rates un rôle par exemple. La carrière d’un danseur est très courte, alors il faut conserver sa force autant que possible. Il y aura toujours des danseurs pour te remplacer alors il faut travailler très dur.”

Capable d’immortaliser les mouvements des danseurs avec poésie et empathie, le photographe nous fait partager ce moment d’échange au cœur du Bolchoï tout en nuances de gris.

Vous pouvez retrouver le travail de Kurtis Lloyd sur son site personnel et son compte Instagram.