De policier à photographe, la formidable histoire de Peter Thoshinsky

De policier à photographe, la formidable histoire de Peter Thoshinsky

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

Après trente ans d’expérience au sein de la police de San Francisco, il en est devenu le photographe officiel.

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Âgé de 57 ans, Peter Thoshinsky a rejoint la San Francisco Police Department en 1982 et y a passé environ trente années à combattre la criminalité. Durant sa carrière, il avait pris l’habitude de documenter son quotidien, jusqu’à ce que ce dernier prenne un autre tournant : Peter a fini par devenir le photographe officiel du département pour lequel il travaillait.

Malgré l’appareil photo qu’il a reçu pour ses 18 ans, il n’avait jamais, avant cela, considéré la photographie sérieusement. Cette réorientation a opéré grâce au cadeau d’un ami : un kit pour concevoir sa propre chambre noire. Depuis ce micro-événement, il a transformé toute sa salle de bains en chambre noire privée.

Une passion naissante

Sept ans après avoir rejoint l’équipe de la SFPD, Peter a voulu témoigner des ravages du tremblement de terre de Loma Prieta, qui a touché la baie de San Francisco en 1989. Depuis cet événement majeur, il n’a pas lâché son appareil photo. Ses photographies ont été bien reçues et le lendemain, on lui demandait de capturer le quotidien des policiers de son départementIl explique à PetaPixel :

“De 1990 à 2012, j’étais policier dans le district de Tenderloin de San Francisco et j’avais l’opportunité de pouvoir photographier des scènes auxquelles peu de photographes ont accès. J’avais toujours sur moi mon petit Konica T4 avec une pellicule Kodak TMAX 3200, et je prenais autant de photos que je pouvais.”

En 2013, il prend sa retraite et les commandes pleuvent de la part de la SFPD Media Relations Unit. Au début, cela ne le dérangeait pas de leur offrir ses services mais il a fini par leur demander de créer un poste pour lui, en tant que photographe officiel (“historical photographer” en anglais), à temps partiel. Sa demande a été acceptée deux ans plus tard, à sa grande surprise. Il obtient une carte d’accès illimité à tout le département de police ainsi qu’à toutes ses enquêtes et missions. “Selon moi, mon job est de capturer l’Histoire, l’histoire qui se déroule aujourd’hui et qui a besoin d’être sauvegardée”, déclare Peter.

En 2015, il se débarrasse de ses appareils photo numériques et argentiques pour acheter deux appareils photo compacts avec lesquels il jongle. Il peut ainsi se faufiler partout et dégainer plus discrètement son appareil. À la liste de courses s’ajoutent quelques essentiels : un gilet pare-balles, une arme, une carte de police, une veste de policier, une radio branchée sur la station de la police et un flash.

La révélation de la chambre noire

“J’ai eu une Épiphanie lorsque j’ai compris que ce qui comptait le plus était l’impression finale, confie Thoshinsky à PetaPixel. La différence radicale entre des impressions couleur faites à l’arrache dans des magasins qui donnent des gris moyens et le plein format en noir et blanc aux tons parfaitement ajustés, réalisé dans une chambre noire.” Il est clairement convaincu par la valeur de la retouche ultime, que ce soit en pellicule ou en numérique.

“Seules les photographies imprimées survivront après votre mort”, poursuit-il. Personne n’ira fouiller dans votre disque dur externe en 2116 pour convertir vos photos en format RAW. Tout comme personne n’ira développer les 150 négatifs que vous avez laissés.” Il n’a pas tort.

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