En image : la manifestante d’une photo virale poursuivie pour harcèlement sexuel

En image : la manifestante d’une photo virale poursuivie pour harcèlement sexuel

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Par Théo Chapuis

Publié le

“Cela aurait été la 3ème guerre mondiale”

Malheureusement, la charge émotionnelle de cette photographie est trop forte pour le COISP, un syndicat d’officiers de la police italienne, qui a officiellement demandé l’ouverture d’une enquête contre la jeune femme pour “agression sexuelle et insulte à personne représentante de la force publique“. Rien que ça. Franco Maccari, secrétaire général du syndicat, témoigne de sa désapprobation :

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Si le policier l’avait embrassée… mais cela aurait été la 3ème guerre mondiale, doit-on accepter que l’on puisse faire ce genre de choses à un homme qui fait son devoir ? (…) Un baiser est une chose positive mais ce contexte précis, c’était surtout un acte irrespectueux.

La Repubblica a retrouvé la jeune femme et l’a interviewée. Dans un entretien, Nina de Chiffre témoigne du fait qu’elle est loin d’avoir été motivée par l’amour de son prochain : “J’ai essayé de le provoquer un peu comme une prostituée l’aurait fait dans une rue. Je sais quelles sont les règles des forces de l’ordre et j’en ai joué.  Je sais bien qu’ils ne peuvent pas réagir aux provocations. Je ne me suis pas limitée à l’embrasser comme on l’a vu sur la photo ? Enfin, je lui ai dit des choses pour voir s’il réagissait, mais il est resté impassible. Je lui ai aussi léché la visière, je me suis léché les doigts et j’ai touché ses lèvres.” 

Dégoût

Ce baiser n’était donc pas un geste d’amour à rapprocher de la désobéissance civile telle que pratiquée par les hippies. Mais bel et bien une provocation : dans son interview à la Repubblica, Nina explique avoir agi de la sorte pour venger le traitement subi par Marta, une amie de la jeune fille, frappée par des policiers lors d’une telle manifestation précédente. Dans l’article, elle juge que les policiers sont des “porcs dégoûtants”.
Condamnée pour harcèlement sexuel ou pas, peu importe pour la jeune activiste : “Je préfère être poursuivie plutôt que de voir mon baiser interprété comme un signe de paix. C’était un geste de dégoût envers la police, et il n’y a rien d’autre à en interpréter.” C’est dit.