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En images : des cicatrices pour dénoncer la violence des armes aux États-Unis

En images : des cicatrices pour dénoncer la violence des armes aux États-Unis

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©Kathy Shorr

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Par Juliette Geenens

Publié le

“Je ne veux pas les appeler des victimes. Ce sont des personnes remarquables qui ont survécu à quelque chose de terrible. Ce sont des gens qui sont parvenus à aller de l’avant malgré ce qui leur est arrivé. Elles ont une vie incroyable.”

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Il y a quelques années, Kathy Shorr a elle-même été victime, sans être touchée physiquement, de l’omniprésence des armes à feu aux États-Unis. À l’époque, son enfant n’avait que 16 mois quand deux hommes vêtues d’un uniforme de police ont pointé leurs armes sur elle et son bébé, au cours d’un homejacking.

“J’ai réalisé ce que cela faisait de savoir qu’un homme détenait entre ses mains mon avenir, et celui de l’être humain que j’aimais le plus au monde, en décidant d’appuyer ou non sur une gâchette.”

“Toutes ces histoires sont déchirantes mais très inspirantes. Il y a le côté négatif : le fait de savoir que ces horreurs arrivent à des gens, dans des lieux banals comme des parcs, des parkings de supermarché, sur le parvis d’église ou chez eux. Puis, le côté positif, celui qui reste le plus ancré, vient de la force des ces personnes qui continuent leurs vies.”

“Avoir une arme ne fait pas de vous une mauvaise personne”

“Le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé” : le second amendement inscrit dans la Constitution des États-Unis autorise tout ses citoyen à disposer des moyens d’assurer sa propre défense. Le discours de Kathy sur la politique des armes à feu dans son pays peut paraître surprenant. Car elle est loin d’être contre la possession d’un revolver ou d’un automatique. Elle affirme, convaincue :

“Posséder un revolver ne fait pas de vous une mauvaise personne. La majorité des gens qui en ont un chez eux veut une autre politique de régulation des armes à feu.”

Selon elle, il y a deux problèmes essentiels liés aux violences infligées par les armes à feu. D’abord, dans certains États, la loi permet à n’importe qui d’obtenir un pistolet, sans vérification de ses antécédents judiciaires. Aussi, un mari violent, autrefois condamné pour violences conjugales, par exemple, peut se procurer un fusil s’il le souhaite. Kathy s’explique :

“L’Amérique est un pays très vaste. Nous avons plusieurs cultures différentes d’un État à un autre. Je comprends que les gens qui vivent dans des zones reculées entourés d’animaux sauvages, où ils ont grandi avec les sports de tir ou de chasse, souhaitent garder leurs armes. Culturellement, leur retirer ce droit n’est pas possible. Il faut se demander qui devrait avoir accès aux pistolets.”